A cœur ouvert: « Des affaires difficiles, délicates, sensibles »

Publié par O. Larbi le 28-02-2014, 18h23 | 33

Les droits de l’homme s’intéressent aux conditions de vie des personnes et aux rapports réels avec les institutions régaliennes d’un Etat donné.

«En Algérie, des progrès sont enregistrés en la matière ; la CNPPDH est pour le dialogue permanent pour clarifier et défendre, faire prospérer ses idées. Le respect est nécessaire pour communiquer, expliquer, promouvoir et convaincre », attaque maître Farouk Ksentini devant un parterre de journalistes et de chaînes de TV, nombreux au Forum de DK News dont le thème était : «Démocratie et droits de l’homme en Algérie».

« L’information doit être accessible »

Le déficit en communication institutionnelle, sa rétention est vrai : «Quand un média me demande des informations statistiques, je lui suggère de prendre attache avec l’institution concernée… Pourtant l’Etat n’a rien à cacher : l’information doit être accessible à tout moment à toutes les catégories de citoyens. Il y a dans chaque institution des femmes et des hommes compétents » sous-entendant que la hiérarchie bloque le fonctionnement normal, l’échange et le droit de savoir «sauf pour les domaines où la loi est explicitement claire sur la divulgation de telle ou telle information».

Rassurer l’opinion publique

L’information disponible sans rétention est de nature à donner aux journalistes, aux médias et à l’opinion publique les éléments suffisants  favorisant la participation à la vie de la Cité.

Echéance électorale

«L’élection présidentielle est le rendez-vous quinquennal le plus important en Algérie. Les participations des électeurs le prouvent à chaque fois. Le régime présidentiel en vigueur en Algérie sollicite le citoyen. Le droit de chaque Algérien à se porter candidat est régi par des textes très clairs. C’est un moment irremplaçable pour débattre et proposer des programmes, des idées.

Ce qui me chagrine, c’est que l’opposition se focalise sur des éléments étrangers à la loi comme la santé d’un candidat». Ces propos de Maître Farouk Ksentini n’ont pas eu l’heur de plaire et des questions ont été posées à ce sujet comme à celui du renouvellement des générations dirigeantes : «Comment peut-on empêcher une personne de se présenter?

Si quelqu’un dont je ne partage pas les idées est candidat, je n’ai pas le droit de l’en empêcher. De plus, nous avons des institutions dans ce pays : c’est au Conseil constitutionnel de se prononcer sur les pièces du dossier de candidature et notamment le certificat médical signé par des médecins assermentés».Maître Farouk Ksentini est pour qu’on laisse «les institutions jouer leur rôle. Faisons confiance au Conseil constitutionnel».Le président de la CNPPDH souhaite la «sérénité des débats et des élections», car l’Algérie en est capable.

Rapport au président de la République

«Le rapport annuel de la Commission nationale sera bientôt remis à M. le président de la République. Des progrès certains ont été enregistrés en matière de droits sociaux : l’Etat, le gouvernement ont fait des efforts dans les domaines de la santé et du logement. D’ailleurs, le rapporteur de l’ONU en a convenu. La seule chose qui préoccupe, c’est la façon dont les logements sont distribués- par favoritisme, par exemple- provoquant des actions de mécontentement. Il faut changer de méthode, en associant des personnalités locales aux qualités irréprochables». 

Au plan de la santé, Maître Farouk  Ksentini a  mis en évidence l’investissement financier de l’Etat pour «relever le niveau de l’accueil et de la qualité des soins. Il est possible de retrouver rapidement le niveau atteint dans les années 1970 par notre système de santé».

La détention préventive

Au chapitre de la justice, le président de la CNPPDH est catégorique : «Nous avons des hommes et des femmes, des textes de lois et de droit remarquables. Le problème est que l’application n’est pas correcte. Prenons la détention préventive ; c’est une mesure exceptionnelle qui est devenue la règle. 
Ce n’est pas en construisant des prisons modèles que l’on améliorera l’application de la loi».

Le domaine des droits de l’homme est vaste, maître Farouk Ksentini, en réponse à une question a reconnu que le droit au travail, la lutte contre le chômage, l’échec scolaire, la situation des femmes et des violences qu’elles subissent, les personnes âgées et handicapées sont parmi les secteurs sur lesquels la société et l’Etat doivent se pencher.