320 morts et 20.000 contaminés de rougeole depuis janvier en RDCongo

Publié par DK News le 15-08-2015, 20h12 | 31

Près de 320 personnes sont mortes d'une épidémie de rougeole depuis janvier dans la province du Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDCongo), où plus de 20.000 cas de contamination ont été enregistrés, ont indiqué les Nations unies dans un communiqué, qualifiant le bilan d'«inquiétant».

«Le bilan est lourd et inquiétant: depuis le 1er janvier 2015, plus de 20.000 cas de rougeole ont été enregistrés dans la seule province du Katanga» et «près de 320 personnes en sont mortes», a fait savoir le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

«Des dizaines d'autres pourraient avoir succombé à la maladie mais ceux-ci ne figurent pas dans les registres officiels», a-t-il ajouté. L'épidémie qui sévit au Katanga a commencé en mars et est la pire enregistrée depuis 2011, selon Médecins sans Frontières (MSF), en première ligne pour la vaccination dans les zones reculées de la RDCongo.

En 2011, MSF a immunisé environ 1,5 million d'enfants congolais. En 2013, le Katanga avait recensé près de 9.400 cas de rougeole, contre plus de 12.000 l'année suivante. «La situation ne fait qu'empirer», a déploré l'Ocha, d'autant que certaines zones frappées sont aussi touchées par la malnutrition et le choléra.

Or, «chez les populations fortement touchées par la malnutrition et qui ne bénéficient pas de soins de santé adéquats, jusqu'à 10% des cas de rougeole sont mortels», a indiqué le site de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

«La plupart de ces décès sont dus aux complications de la maladie», comme les encéphalites, les diarrhées sévères ou encore les infections respiratoires graves comme la pneumonie, a précisé l'OMS. Actuellement, environ un tiers des zones concernées au Katanga est couvert par un programme de vaccination. L'ONU et les ONG évaluent son coût à 2,4 millions de dollars.

Mais pour venir à bout d'une maladie à «caractère endémique», les obstacles sont nombreux. l'Ocha a cité notamment l'insécurité provoquée par des groupes armés, l'enclavement de certaines régions qui empêche une bonne conservation des vaccins, ou encore le refus des parents de toute vaccination pour des raisons religieuses ou culturelles.