Soudan du Sud : Le président Salva Kiir signera l'accord de paix aujourd’hui à Juba

Publié par DK News le 25-08-2015, 23h45 | 23

Le président sud-soudanais Salva Kiir signera mercredi à Juba l'accord censé mettre fin à 20 mois de guerre civile au Soudan du Sud, signé le 17 août à Addis-Abeba par les rebelles mais qu'il avait alors refusé de valider, a annoncé mardi son porte-parole.

«Les présidents kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri Museveni et soudanais Omar el-Bachir, ainsi que le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn se rendront à Juba demain matin pour un Sommet d'une journée et le président du Soudan du Sud signera l'accord de paix», a annoncé Ateny Wek, porte-parole de M. Kiir.

«Le gouvernement a des réserves (...) mais le président va signer», a insisté M. Ateny.

Parmi les inquiétudes du gouvernement, figurent les dispositions de l'accord prévoyant la démilitarisation de Juba, la large représentation des rebelles dans le cadre du partage du pouvoir local dans l'Etat pétrolier du Haut-Nil et le fait que la direction de la Commission d'évaluation et de contrôle de l'accord soit confiée à des étrangers, a précisé M. Ateny.

L'Igad, organisation sous-régionale ayant assuré la médiation des pourparlers sud-soudanais à Addis- Abeba a confirmé la cérémonie de signature aujourd’hui à Juba.

Le chef des rebelles, l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar, qui avait signé l'accord le 17 août à Addis, ne sera pas présent aujourd’hui à Juba pour la cérémonie pour des raisons de sécurité, selon l'Igad (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud). Le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de conflit contre Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar, à la tête du régime. Excédée par plus de 18 mois de négociations stériles à Addis- Abeba n'ayant accouché que d'une série de cessez-le-feu jamais respectés, la communauté internationale avait donné jusqu'au 17 août à            MM. Kiir et Machar pour conclure un accord, sous peine de «sanctions ciblées».  Mais M. Kiir avait réclamé un délai de 15 jours pour «mener des consultations» dans son pays.

A son retour d'Addis-Abeba, le chef négociateur du gouvernement Michael Makuei avait qualifié l'accord de «capitulation» inacceptable.

Après le refus de M. Kiir de signer l'accord, Washington et Londres avaient immédiatement appelé l'ONU à prendre des sanctions contre ceux «s'opposant à la paix».