Soudan du Sud : Les autorités dénoncent une «violation du cessez-le-feu»

Publié par DK News le 29-08-2015, 23h23 | 23

Les autorités sud-soudanaises ont dénoncé hier une offensive des troupes rebelles à Malakal, capitale de l'Etat pétrolier du Haut-Nil, en «violation du cessez-le-feu» qui devait  entrer en vigueur hier, selon l'accord de paix récemment signé pour mettre fin à 20 mois de guerre civile.

Il était impossible de vérifier ces allégations de source indépendante et, tant le camp Machar que la médiation de l'Igad (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud) avaient précédemment indiqué qu'aucun combat n'était signalé dans la matinée.

«Les rebelles ont attaqué hier (vendredi) notre position à Malakal mais ont été repoussés.

Ce (samedi) matin, ils ont encore attaqué Malakal», a affirmé le porte-parole du gouvernement sud-soudanais Michael Makuei. «C'est une violation du cessez-le-feu prévu par l'accord et cela doit être consigné».

«L'Accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud» a été signé le 17 août à Addis-Abeba par l'ancien vice-président Riek Machar, chef de la rébellion qui combat l'armée loyale au président Salva Kiir depuis décembre 2013, puis mercredi à Juba par le chef de l'Etat.

Il prévoit l'entrée en vigueur dans les 72 heures de sa signature, soit samedi (hier, ndlr), d'un cessez-le-feu permanent, mais aussi une série de mesures «de désengagement, de séparation et de retrait des forces du théâtre des opérations» dans le même délai.

Egalement ministre de l'Information, M. Makuei, qui dirigeait l'équipe de négociations du gouvernement lors des pourparlers à Addis-Abeba, avait qualifié l'accord de «capitulation» inacceptable.  Les multiples cessez-le-feu signés au cours des quelque 19 mois d'interminables pourparlers entre les deux camps à Addis-Abeba, ont été systématiquement violés dans les quelques jours, voire les heures qui suivaient leur signature. Ces derniers jours, malgré la signature de l'accord, les deux camps s'étaient de nouveau mutuellement accusés de lancer de nouvelles offensives. Plusieurs importants chefs militaires de la rébellion ont récemment fait sécession, disant rejeter tout accord signé par MM. Kiir et Machar. 

Les autorités sud-soudanaises ont souligné que ces dissidences faisaient échappper une partie des troupes rebelles au contrôle de M. Machar et rendaient un cessez-le-feu impossible et l'accord inapplicable.