La pièce de théâtre Wesmet Aar : Une tribune pour briser un tabou

Publié par DK News le 30-08-2015, 23h29 | 38

Wesmet aar (L’opprobre), pièce de théâtre de la Coopérative «Sindjab» de Bordj Ménaïel, a été présentée samedi soir à la maison de la Culture Ould Abderrahmane-Kaki, dans un élan dramatique invitant à la réflexion autour d’un sujet qui demeure encore socialement inaccessible.

Pour la deuxième journée de compétition du 48e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (FNTA), la scène des troupes «A» en compétition a accueilli un spectacle qui aura servi de tribune pour briser un tabou qui pèse encore de tout son poids sur les mentalités.

Devant un public nombreux et recueilli, une dizaine de jeunes comédiens dont une femme, (Aïcha Issad dans le rôle de l’infirmière), se sont donné la réplique, durant plus d’une heure, dans un spectacle intelligemment écrit et conçu par Rafik Fetmouche, un jeune metteur en scène en devenir, promis à une belle carrière.

La scène d’exposition s’ouvrant sur une surface commerciale où chacun vaquait à ses occupations, Brahim, personnage principal campé par Islam Rebai, cherchait avec un ami dans les ordures d’un hôpital des objets de récupération pour les vendre, lorsqu’il se fait piquer jusqu’au saignement par une seringue.

Parti en urgence à l’hôpital pour désinfecter sa blessure et se faire soigner, il est confronté à un tas de négligences et de manquements rendant sa prise en charge quasi impossible.

La rumeur et la médisance faisant leur effets, Brahim est suspecté d’avoir contracté le virus du sida, ce qui provoqua son rejet immédiat et sa mise en quarantaine par ses propres voisins devenus de véritables ennemis.

La jeune infirmière tenait un discours scientifique censé convaincre du caractère infondé de toute la cabale menée contre le pauvre Brahim, affaibli et de plus affecté par les regards accusateurs et obliques de ses amis.

Servis par une scénographie fonctionnelle faite d’abris amovibles pouvant facilement suggérer plusieurs situations de jeu, les comédiens ont réussi à porter le texte avec une intensité dans les échanges qui a donné lieu à un rythme ascendant et soutenu.

L’éclairage a également été d’un apport favorable au spectacle, générant les atmosphères nécessaires aux différentes phases de la trame, de même pour la musique, œuvre du grand Bazou, composée parfois et revisitée dans d’autres, soutenue par de belles figures chorégraphiques et des textes au fait du spectacle.

Dans une prestation utile, préparée avec minutie, le jeune Rafik Fetmouche a fait montre de toute l’étendue de son talent déclarant à l’APS que «la force de ce travail réside dans le groupe qui l'a porté, ainsi que dans la complémentarité des ateliers de la scénographie et la bande son avec la mise en scène, elle-même faisant corps avec le scénario».

Dix-sept troupes théâtrales sont au programme du 48e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem qui se poursuit jusqu’au 2 septembre, avec au programme d’hier dimanche, une troupe de Tlemcen, «El Ahlem» et deux autres d’Adrar, «Nibras» et «Fen El Khachaba» qui ont présenté respectivement: El Oqda, Safar et Milad Es’Sarakhat.