Relancer l'économie... rationaliser les dépenses... améliorer le cadre de vie des citoyens... : Le gouvernement opte pour une nouvelle stratégie

Publié par Walid B. le 31-08-2015, 04h06 | 26

« Il ne faut ni s'alarmer, ni s'endormir, mais il faut bouger dans la bonne direction, avec courage et ambition ».

Les propos tenus par le Premier ministre Abdelmalek Sellal devant les walis sont on ne peut plus clairs et ne souffrent aucune ambiguïté. L'Algérie qui a vu ses rentrées en devises se rétrécir comme une peau de chagrin,  à la suite de la chute des cours du pétrole, se doit de revoir sa stratégie pour dépasser cette difficile conjoncture et permettre à son économie de se remettre sur la bonne voie.

Cependant, et en dépit de cette conjoncture défavorable, l'Algérie est capable de bâtir une économie « forte » et « diversifiée » a tenu à préciser le Premier ministre, pour qui les possibilités budgétaires et financières dont dispose l'Algérie permettent d'aborder avec sérénité la situation, mais « ne doivent, en aucun cas, justifier le statu quo ». La réunion qui a permis de donner de nouvelles orientations pour améliorer l'action des élus locaux, a été l'occasion pour l'élaboration d'une nouvelle vision économique et la modification des modes de fonctionnement et de régulation de la collectivité locale,  compte tenu de la conjoncture actuelle qui se caractérise par la baisse des cours du pétrole sur les marchés internationaux.

Pour ce faire, les walis ont été instruits de mettre en place des dispositifs d'accompagnement continu pour encourager l'investissement productif,  explorer les potentiels investisseurs et faire la promotion des atouts de leurs régions. De ce fait, la promotion de l'investissement national constitue une priorité pour le gouvernement, appelé à mettre l'accent sur la nécessité de trouver les solutions aux contraintes et aux entraves qui empêchent son développement, en mettant fin, notamment, aux comportements bureaucratiques qui paralysent les  initiatives et portent préjudice à l'économie nationale.

Conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, des mesures ont été prises pour rationaliser les dépenses publiques, alors que des instructions ont été données aux  walis pour faire preuve de la même discipline dans l'allocation et l'utilisation des deniers publics.

La rencontre gouvernement-walis qui intervient à quelques jours de la rentrée sociale a permis également d'appeler les walis à s'assurer de la mobilisation des moyens humains et matériels adéquats pour réunir toutes les conditions de réussite et à poursuivre leurs efforts pour l'amélioration du quotidien du citoyen.

Des consignes ont été ainsi données pour poursuivre les réformes visant la réhabilitation et la modernisation des services administratifs publics et à être à l'écoute des préoccupations du citoyen, en consécration du principe de la démocratie participative.

A ce propos, Sellal a affirmé que des mesures de réajustement ont été décidées pour rationaliser la dépense publique et mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux.

Il a même présenté quelques données sur la loi de finances 2016 dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9% mais sans entraver les programmes de logement ou les recrutements, tandis que la croissance du PIB escomptée devrait être de 4,6%.

Toutefois, cette nouvelle orientation ne va pas, selon lui, toucher aux acquis sociaux et à la politique de développement économique.

Certes, la conjoncture actuelle est difficile, mais elle offre aussi une excellente opportunité d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation, a-t-il expliqué.

L'objectif, a-t-il insisté, « est de faire traverser au navire Algérie cette tempête, en continuant à moderniser notre pays et à le doter d'infrastructures socioéconomiques tout en préservant les acquis sociaux et en puisant le moins possible dans notre trésor de famille constitué de nos réserves ».

L'une des options majeures sur laquelle M. Sellal a insisté est la promotion de l'investissement national, qu'il soit public ou privé.

Pour ce faire, le gouvernement mise sur  l'amélioration de l'attractivité territoriale à travers l'encouragement de l'investissement local afin de diversifier l'économie nationale, fragilisée par sa forte dépendance aux hydrocarbures.

Le Premier ministre a considéré, dans ce sens, que le rôle des autorités locales était déterminant dans cette démarche, expliquant que les walis étaient particulièrement la « clé de voûte »  dans toute action visant à promouvoir l'investissement national. Désormais, les walis seront évalués sur les créations d'activités et d'emplois, l'implantation d'investissements et d'entreprises et l'évolution de l'attractivité économique des territoires dont ils ont la responsabilité, a-t-il souligné.

Selon lui, la relation entre l'administration locale et l'entrepreneur ne doit pas se limiter à une prestation administrative de délivrance d'autorisations ou d'agréments mais consiste, plutôt, en la mise en place des dispositifs d'accompagnement continu et où le wali doit s'approcher des potentiels investisseurs et faire la promotion de sa wilaya.

Pour assumer pleinement leur rôle de facilitateur d'investissement, les walis sont tenus de faire sauter les verrous qui paralysent les initiatives, notamment la complexité des procédures, les confusions de prérogatives et de missions, les réflexes de passivité ainsi que les comportements bureaucratiques.

Quant aux domaines prioritaires de développement, il a cité essentiellement l'agriculture, ses industries de transformation, le  tourisme, la pétrochimie, les nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que les énergies renouvelables.

Walid B.