Soudan du Sud : Le chef des rebelles en appelle à la médiation de l'Igad contre de «graves violations»

Publié par DK News le 01-09-2015, 21h32 | 18

Le chef de la rébellion sud-soudanaise, Riek Machar, a interpellé lundi les membres de l'Igad afin de faire respecter le cessez-le-feu entré en vigueur dimanche, dont il a dénoncé de «graves violations» de la part des troupes loyales au président Salva Kiir.  «Le cessez-le-feu a été rompu.

Le gouvernement est incapable de contrôler ses troupes», a accusé l'ancien vice-président sud-soudanais lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, dénonçant des bombardements de positions rebelles sur le Nil-Blanc par une flottille de trois canonnières et sept barges de transport de l'armée gouvernementale.

Le fait que le gouvernement lance un convoi sur le Nil(-Blanc) est une grave violation du cessez-le feu.

«C'est une provocation pour nos troupes qui contrôlent ces zones et, puisque nous ne connaissons pas leurs intentions, il y a des combats», a expliqué Riek Machar.

Dimanche, un porte-parole de l'armée avait admis que des embarcations du gouvernement se trouvaient sur le fleuve mais avait nié toute velléité hostile, laissant entendre que si elles avaient tiré, c'était en légitime défense. «Ce sont des accusations graves qui doivent être vérifiées», a réagi un porte-parole de l'Igad, assurant que toute violation du cessez-le-feu «ferait l'objet d'une enquête sur le terrain». L'Igad - Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud - a assuré la médiation des 19 mois de négociations sud-soudanaises à Addis-Abeba et chapeaute le mécanisme chargé de contrôler et de vérifier le «cessez-le-feu permanent», entré en vigueur dimanche à 00H00, aux termes d'un accord de paix récemment signé devant mettre fin à 20 mois d'une terrible guerre civile au Soudan du Sud.

La plus jeune nation du monde a proclamé son indépendance en juillet 2011 après des décennies de conflit contre Khartoum.

Elle a replongé dans la guerre en décembre 2013, où des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.