Maître Merouane Azzi , président de la Cellule d’assistance judiciaire pour l’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, invité hier du Forum de DK News :La culture de la paix et de la fraternité

Publié par O. Larbi le 04-03-2014, 20h30 | 264

Le responsable de la cellule de suivi de l’application de la charte de la réconciliation nationale, l’infatigable Merouane Azzi était au Forum de DK News pour faire le point de la situation dans ce domaine très important pour la cicatrisation des blessures du terrorisme.

Des progrès sensibles pour ramener la paix des cœurs

Dès l’adoption en septembre 2005 de la charte de la réconciliation nationale des mesures réglementaires ont été prises pour régulariser juridiquement la situation des terroristes qui se sont pliés volontairement aux conditions de la loi, prendre en charge la plainte des familles de disparus, régler la question des enfants nés au maquis et des femmes enlevées et violées, la prise en charge des cas d’entrepreneurs ayant été poursuivis par les banques et l’administration des impôts alors que leurs biens, entreprises, investissements ont été détruits par les actes des terroristes.

Maître Azzi met sur la table les 7142 réclamations des familles de disparus satisfaites  et dédommagées à hauteur de 130 millions de centimes au minimum et jusqu’à 7 millions de dinars.
Il a fait état des travaux des commissions de wilaya qui ont reçu et traité les redditions volontaires de terroristes et ce, dans le respect des dispositions légales.  Il en ressort que 6 200 de ces cas ont été enregistrés entre février 2006 et février 2007. 

Au 31 décembre 2013, 9 000 cas sont dénombrés.  Ce qui fait 15 200 : peut-on penser qu’autant d’activistes retirés de l’industrie de mort et de destruction signent l’échec de la politique de réconciliation nationale ?

Ceux, à l’étranger qui le pensent souhaitent tout simplement la poursuite de la destruction de l’Algérie. Tous ces cas de disparus, d’abandon volontaire de la violence armée contre les institutions et le peuple font partie de la tragédie nationale.
Tout comme les femmes enlevées et violées, les épouses reconnues des terroristes, les enfants nés au maquis et qui ont entre 5 et 15 ans qui n’ont pas encore de nom  ni aucun droit (pas de scolarisation notamment).

Les victimes

Ces questions en suspens seront portées par la cellule de suivi dirigée par maître Merouane Azzi qui vient de gagner un beau combat : la reconnaissance de statut de victimes pour les femmes enlevées et violées : elles recevront des dédommagements mensuels allant de 15 000 à 35 000 DA servis par la caisse nationale de solidarité.

On sait que les victimes de la tragédie nationale sont évaluées à 200 000, le responsable de la cellule de suivi entend bien se battre pour que les victimes des terroristes soient admises au statut de martyrs du devoir et de la défense de la République.

M. Azzi est un homme de loi, la mesure quantitative est un outil d’appréciation des avancées dans l’application des décisions légales. Il est cependant conscient que cela n’est qu’un début. Et, au regard de l’appel de Boumerdès, quand Abdelmalek Sellal a appelé ceux qui sont encore dans les maquis d’abandonner et de rejoindre le camp de la paix et de la sécurité, M. Azzi l’interprète comme une novelle étape de l’approfondissement de la réconciliation nationale.

Résilience

Le peuple algérien a voulu sortir de l’engrenage de la violente et de l’autodestruction voulue par des forces de la violence ; la reprise d’une vie fondée sur le vivre ensemble (la rareté des conflits entre personnes ayant soutenu les terroristes ou ont été victimes sont rares) ont permis le retour de la sécurité et de la paix. 

Ces conditions sont nécessaires pour rétablir une activité sociale et économique, des luttes politiques démocratiques pour un développement économique régulier. 
La résilience est la capacité d’une personne, d’un groupe, d’un peuple à intérioriser les agressions et agir pour les dépasser. Il est important néanmoins de ne pas occulter que des victimes silencieuses attendent une prise en charge : les enfants qui ont assisté à des violences, des crimes de sang, des massacres.