Travaux de rénovation des conduites d’AEP à Jijel :Les nouvelles perspectives «adoucissent» les désagréments

Publié par Par Abdelhamid Zouad le 05-03-2014, 15h37 | 122

Les désagréments causés par les travaux de rénovation de conduites d’eau potable, menés tambour battant depuis quelques mois à Jijel, sont «adoucis» par la perspective d’une fourniture plus régulière du précieux liquide.

La relative défiguration de l’environnement urbain causée par les travaux de terrassement et de pose de nouvelles conduites, si elle ne laisse pas «d’embêter», les riverains, piétons ou automobilistes, peu habitués à des chantiers de grande envergure intramuros, prennent leur mal en patience, conscients que l’on ne fait pas d’omelette «sans casser des £ufs».

En effet, toutes les artères (ou presque) de l’antique Igilgili sont sorties de leur engourdissement à la faveur de ces travaux confiés à deux entreprises (algérienne et chinoise). Même Algérie-Télécom est présente sur les lieux pour la pose d’une fibre optique destinée à remplacer les réseaux filaires de la téléphonie fixe. Les chantiers de cette entreprise publique sont également visibles dans plusieurs endroits de la ville.

Les engins de TP, maîtres des lieux

La cité littorale s’est mise à ressembler, par la force des choses, à une sorte de capharnaüm avec, notamment, une circulation piétonne et automobile rendue difficile par les évolutions des engins de travaux publics, «maîtres des lieux» sur plusieurs tronçons de la ville. Les citoyens, compréhensifs, saisissent, quoi qu’il en soit, la portée et l’importance de ces travaux qui, une fois achevés, permettront d’apporter une meilleure dotation en matière d’eau potable dont le manque ou la rareté sont ressentis depuis plusieurs années dans de nombreux quartiers.

Vieille ou nouvelle ville, les creusements des fossés par ces engins, reconnaissables aux logos des deux entreprises, donnent du fil à retordre aux automobilistes se rendant à leurs foyers ou à leur lieu de travail.

Cependant, la cadence remarquable imprimée aux travaux permet le rétablissement, en un laps de temps très court, de la distribution de l’eau potable dans les foyers, comme n’ont pas manqué de s’en réjouir de nombreux ménages de la ville.

A peine une nouvelle conduite en PHD (polyéthylène de haute densité) est posée à la place des vieilles canalisations usées que l’eau coule dans les robinets, a-t-on constaté. 
Le spectre des eaux saumâtres avec un fort taux de calcaire provenant des vieilles canalisations et des forages d’Oued Djendjen, est à présent mis aux oubliettes.

Au 15 février dernier, le taux d’avancement des travaux avait atteint les 46,20 %, a indiqué à l’APS le chargé de communication auprès de l’unité de l’Algérienne des eaux (ADE) de Jijel, Allel Mezoued.
Une fois achevées et remblayées, les tranchées, trous et autres crevasses ne seront plus qu’un «vieux souvenir».

La commune, par la voix de son président, Abdellah Yazid, a promis de remettre le réseau routier «dans un état flambant neuf». Cet élu a affirmé, à ce propos, qu’une entreprise a déjà été désignée pour les travaux de voieries et réseaux divers (VRD).

Un projet de 2,5 milliards de dinars

D’importants moyens sont engagés sur plusieurs fronts dans le cadre du projet de rénovation du réseau d’alimentation en eau potable de la ville de Jijel, ont indiqué les responsables du secteur des ressources en eau.

Les travaux de rénovation du réseau AEP de Jijel ont été lancés officiellement par le wali de Jijel le 11 juin 2013 pour un coût de 2,5 milliards de dinars et un délai de réalisation de 18 mois.
La rénovation et réhabilitation du réseau d'AEP de l'agglomération de Jijel, qui compte quelque 140.000 habitants, était impérieuse en raison de sa vétusté, certaines conduites datant de la fin du 19ème siècle. Ce réseau devenu obsolète est à l'origine d’un nombre élevé de fuites et de déperditions enregistrées, notamment, après la mise en service de la station de traitement et de pompage des eaux du barrage de Kissir (El Aouana) d’une capacité de 10.000 m3.

Les travaux en cours consistent à poser de 100 km de conduites, la réalisation de 11.000 branchements individuels, de 1.640 vannes, de 121 vidanges, de 182 bouches d’incendie, en plus de la réhabilitation de 10 réservoirs, selon une fiche technique du projet. L’impact de cette action d’envergure est la rénovation des réseaux dégradés, l’élimination des fuites et des branchements illicites, l’augmentation du rendement et de la dotation, l’amélioration de la qualité de l’eau fournie aux citoyens et l’accroissement de la durée de vie des ouvrages de stockage, ont précisé les responsables locaux de l’ADE.

L'opération devrait augmenter la dotation quotidienne en eau potable dans la ville de Jijel, permettant même un approvisionnement en discontinu (H 24) dans la plupart des quartiers de l’agglomération, selon les services de la wilaya.Pour éviter de «paralyser» toute la ville par les travaux d’excavation durant la saison estivale, un comité de pilotage chargé de répartir les actions par quartiers et de coordonner avec les services de la commune et les différents opérateurs gérant des réseaux (Sonelgaz, Algérie Télécom, direction des ressources en eau et Office national d’assainissement) avait été installé par le wali.

Gâtée par la nature, servie par une pluviométrie abondante (1.400 mm/an), Jijel se classe comme l’un des plus grands réservoirs hydriques du pays, ainsi que l’a affirmé le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d’une visite dans la wilaya en avril 2013.