Migrants : Premiers contrôles du flux à la frontière austro-hongroise

Publié par DK News le 16-09-2015, 23h49 | 43

Le flux de migrants en provenance de Hongrie s'est tari dans la nuit de mardi à mercredi à la frontière autrichienne, où seuls 100 passages ont été relevés par la police après l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation antimigrants en Hongrie selon des médias.

Un record de 20.000 passages avaient été enregistrés, lundi à la veille de l'entrée en vigueur des nouvelles mesures de Budapest. Parallèlement, la police autrichienne a commencé mercredi vers 07h00 (05h00  GMT) à procéder à de premiers contrôles frontaliers, notamment au principal poste austro-hongrois à Nickelsdorf, sans conséquences notables sur le trafic routier et autoroutier.

Vienne a obtenu mardi le feu vert de la Commission européenne pour l'introduction de contrôles frontaliers temporaires en raison de la crise des migrants.

L'Autriche a assuré que ces contrôles seraient mis en œuvre de façon «progressive» et «limitée».  Principal pays de transit pour les migrants arrivant de Hongrie, l'Autriche  avait accepté dans la nuit du 4 au 5 septembre, en accord avec Berlin, de  faciliter le passage des réfugiés cherchant à rejoindre la République fédérale,  avant que l'Allemagne n'annonce, le 13 septembre, la mise en place de contrôles  à ses frontières.


La Serbie exhorte la Hongrie à ouvrir sa frontière pour les migrants

Le ministre serbe en charge des réfugiés Aleksandar Vulin a exhorté mardi la Hongrie à rouvrir sa frontière aux migrants du Moyen-Orient, fermée dans la nuit par Budapest.

«J'exhorte la Hongrie à ouvrir sa frontière aux migrants. Au moins aux femmes et aux enfants», a-t-il dit au poste-frontière de Horgos où une centaine de migrants attendaient.

M. Vulin a indiqué ne pas voir «de solution à court terme».

«Le gouvernement hongrois ne veut pas laisser ces gens passer», a-t-il dit.

Le ministre a précisé que les autorités serbes avaient proposé aux migrants bloqués à Horgos «de les conduire au centre d'accueil» de la ville proche de Kanjiza (nord de la Serbie).

«Nous avons mis des autobus à leur disposition, certains ont accepté, d'autres non, nous ne pouvons pas les forcer», a dit M. Vulin réitérant qu'»en aucun cas la force ne serait utilisée» contre les migrants pour débloquer le poste-frontière de Horgos.        

M. Vulin a indiqué s'être entretenu avec le responsable hongrois en charge du dispositif à la frontière.

«Il m'a parlé à travers la clôture, même moi ils ne m'ont pas laissé entrer en Hongrie» pour discuter, a-t-il dit.  Le poste-frontière de Horgos-Röszke, principal point de passage entre la Serbie et la Hongrie et axe d'entrée dans l'Union européenne, était fermé.

«Si la situation perdure à la frontière hongroise, ils vont vraisemblablement essayer de se rendre en Croatie ou en Roumanie», a ajouté M. Vulin.

Adepte d'une ligne dure à l'égard des migrants, la Hongrie, principal pays de transit pour ceux qui veulent gagner l'Allemagne, a mis en place mardi de nouvelles mesures plus restrictives, prévoyant notamment trois ans de prison pour tout franchissement de la clôture barbelée érigée sur les 175 kilomètres de la frontière.


Réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur le 22 septembre

Une nouvelle réunion extraordinaire regroupe mardi prochain à Bruxelles les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, afin de tenter de se mettre d'accord sur la répartition de 120.000 migrants, a indiqué mardi la présidence luxembourgeoise de l'Union.  «A cette occasion, la présidence luxembourgeoise souhaite faire adopter une décision sur un mécanisme provisoire qui prévoit la relocalisation de 120.000 personnes en besoin de protection internationale», a indiqué le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn dans un communiqué.  Au terme d'une réunion extraordinaire lundi à Bruxelles, les 28 Etats membres n'ont pas réussi à s'entendre sur un tel mécanisme. Une majorité d'Etats membres se sont bien engagés sur le principe d'une relocalisation des 120.000 réfugiés, mais il n'y a pas eu d'accord unanime sur ce mécanisme d'urgence proposé la semaine dernière par la Commission européenne.  La Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ne veulent pas y adhérer.  L'échec de la réunion de lundi a provoqué la colère de plusieurs responsables, en particulier en Allemagne, où converge la plus grande part de réfugiés arrivés en Europe.  «L'Europe s'est une nouvelle fois couverte de honte», a accusé mardi le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel.  A Vienne, la chancelière allemande Angela Merkel a rappelé que «le temps presse», lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien Werner Faymann, et a réclamé la tenue d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE.  Il s'agit d'»un problème pour l'Union européenne dans son ensemble, c'est pourquoi nous nous sommes prononcés pour la tenue la semaine prochaine d'un Conseil extraordinaire de l'UE», a-t-elle déclaré. M. Faymann a pour sa part exhorté les Européens à ne pas pratiquer «la politique de l'autruche».  Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, poursuit des consultations sur la tenue d'un éventuel sommet et fera connaître sa décision jeudi.


Assad : «La résolution du problème des réfugiés passe par la lutte contre le terrorisme»

Le président syrien Bachar al-Assad a estimé que la crise des migrants en Europe ne pouvait être résolue que par la lutte contre le terrorisme, dans une interview aux médias russes dont des extraits ont été diffusés mardi. «La question n'est pas de savoir si l'Europe accepte ou non les réfugiés. Il faut absolument résoudre ce problème à la source. Si l'Europe se soucie réellement du sort des réfugiés, alors qu'elle arrête de soutenir les terroristes», a déclaré M. Assad, selon des propos retransmis en russe par la télévision RT. «Si vous demandez à n'importe quel Syrien ce qu'il veut aujourd'hui, sa première réponse sera la sécurité et la stabilité pour tous», a-t-il poursuivi. Damas considère, dès le début du conflit en mars 2011, comme «terroristes» aussi bien les militants pacifiques, les rebelles et les jihadistes. «Nous devons poursuivre le dialogue au nom de la recherche d'un consensus, mais nous ne pouvons pas obtenir de réels succès tant que des gens meurent, tant que le bain de sang continue et tant que les gens ne se sentent pas en totale sécurité», a poursuivi le président syrien. «Nous n'arriverons à rien tant que nous ne vaincrons pas le terrorisme en Syrie», a-t-il ajouté, appelant «toutes les parties à s'unir» pour lutter contre le terrorisme. Plus de 240.000 personnes ont péri et des millions d'autres ont fui leurs foyers depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Celui-ci a été déclenché par la répression de manifestations antigouvernementales pacifiques, qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile.