Des chercheurs français produisent les premiers spermatozoïdes in vitro

Publié par DK News le 17-09-2015, 15h05 | 47

C’est une première mondiale, officiellement révélée ce jeudi en fin de matinée, que l’on doit -cocorico- à une équipe de chercheurs français de Lyon, spécialistes de la biologie et de la reproduction masculine, penchés sur leurs éprouvettes depuis plus de vingt ans pour résoudre ce défi : produire des spermatozoïdes humains, morphologiquement normaux, in vitro, à partir de cellules germinales masculines d’hommes infertiles et même prépubère.

Une prouesse qui permettrait de proposer une solution pour vaincre la stérilité masculine. On estime que quelque 120 000 hommes adultes souffrent de ce problème, auxquels s’ajoutent quelques 15 000 jeunes adolescents souffrant de cancer dans le monde, dont la production de spermatozoïdes sera mise en péril par les traitements de chimiothérapie.

 

Un brevet a été déposé dès cet été

Jusqu’ici, soulignent les chercheurs, les technologies actuelles n’avaient aucun remède à proposer. Une prouesse à laquelle travaillent plusieurs équipes dans le monde depuis une quinzaine d’années, désormais doublés au poteau par les travaux de Philippe Durand et Marie-Hélène Perrard. Dès cet été, un brevet a été déposé au nom de la société de biotechnologie, Kallistem, issue de l’inra et et l’institut de génomique (CNRS/université Claude Bernard de Lyon) auxquels appartiennent les deux chercheurs.

Le processus de fabrication de spermatozoïdes (spermatogénèse) dans le corps humain est un processus long et complexe. 72 jours sont nécessaires chez l’homme, pour que les multiplications et divisions cellulaires, qui se déroulent dans les tubes séminifères, à l’intérieur des testicules, fassent évoluer les cellules reproductrices primordiales (spermatogonies), présentes dès la naissance dans le corps des mammifères mâles, en spermatozoïdes-la dernière transformation ne se déroulant-au naturel qu’à partir de la puberté.

Pour parvenir à reproduire ce processus in vitro, les chercheurs devaient mettre au point au système de culture in vitro aussi proche de possible que les conditions réelles, stable, et capable de e rester pendant plus de deux mois. Mission accomplie grâce à la collaboration avec Laurent David et son laboratoire d’ingénierie des matériaux polymères (CNRS/université Claude Bernard) le laboratoire : ensemble les chercheurs ont imaginé de fabriquer en 3D avec un hydrogel constitué de polymère naturel (le chitosane, que l’on trouve à l’état naturel dans la paroi cellulaire de certains champignons) de mini tubes séminifères où faire «pousser» les spermatozoïdes.

 

Barrières éthiques

Le premier bébé du futur, doublement conçu in vitro, à partir d’un spermatozoïde ainsi fabriqué, prélevé et injecté dans un ovule, n’est pas pour tout de suite. Si la prodution» se révèle morphologiquement normale à ce stade, il reste en effet encore bien des barrières, pas seulement éthiques à abattre. Les scientifiques de Kallistem doivent notamment vérifier, en testant sur des modèles de rongeurs, que les cellules ainsi crées sont effectivement capable de féconder une cellule femelle. Et se pencher en les étudiant post fécondation, sur leur capacité à transmettre un patrimoine génétique.

Source : le parisien.fr