Algérie - Maroc: Campagne marocaine contre l’Algérie : Alger appelle Rabat à la retenue

Publié par DK News le 07-03-2014, 14h51 | 35

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines  et africaines, Madjid Bouguerra, a appelé mercredi le Maroc à la ''retenue''  et la ''sagesse'' suite aux campagnes ''excessives'' menées par des responsables  politiques, des partis politiques et des médias marocains contre l’Algérie. 

''Nous espérons que nos frères marocains reviennent vers cette retenue  et cette sagesse  et que cessent les campagnes marocaines qui tendent à être  excessives à travers les déclarations de partis politiques et d’associations,  de médias publics et privés et de certains responsables politiques'', a indiqué  M. Bouguerra qui était l’invité de l’émission Sur le fil  de la chaîne de télévision  nationale Canal Algérie.

''Il faut que cela cesse (campagne) pour nous permettre de construire,  dans la sérénité, une relation apaisée entre deux pays frères et voisins qui  partagent tellement de choses ensemble'', a-t-il dit. 

Affirmant que les relations entre l’Algérie et le Maroc ''ne sont pas  au niveau requis et souhaité'', M. Bouguerra a expliqué que l’Algérie ''a toujours  fait l’effort d’inscrire sa relation avec le Maroc dans le cadre d’un processus  graduel de normalisation et de restauration''.

''Malheureusement, nos frères marocains n’étaient pas au rendez-vous de cette  volonté et de cette disponibilité'', a-t-il regretté, rappelant qu’en dépit  de la récente violation de l’enceinte consulaire algérienne à Casablanca et  la profanation de l’emblème national le jour de la Fête nationale, l’Algérie  ''a su garder la sérénité, la retenue et la sagesse nécessaires''.  

S’agissant de la demande insistante du Maroc pour la réouverture de  la frontière avec l’Algérie, M. Bouguerra a indiqué que ''nous avons déjà essayé,  en 2000, 2005 et 2011, de travailler dans un processus graduel, car nous voulions  résoudre tous les problèmes qui existent au plan bilatéral avant d’aller vers  cette perspective''.

''Malheureusement, chaque fois que nous entamons des démarches et des efforts,  nous nous retrouvons dans des problèmes qui ont bloqué tous les efforts et initiatives'',  a-t-il encore regretté.  
S’agissant de la contrebande de drogue à la frontière avec le Maroc,  M.Bouguerra a affirmé qu’il ne se passait pas une semaine sans que les médias  algériens rendent comptent de saisies, par les services de sécurité algériens,  de ''quantités considérables'' et ''en constante progression'' de drogues venant  du Maroc. 

''Nous aurions pu traiter ce problème s’il existait une coopération  réelle de la part des services concernés de notre voisin dans la lutte contre  ce phénomène'', a-t-il dit.  Il a indiqué que ''l’Algérie voudrait traiter ce problème dans le cadre  d’une coopération bilatérale de voisinage, car, a-t-il dit, c’est la manière  la plus sage de régler ce problème''.

 M. Bouguerra a, en outre, cité des experts qui estiment que la quantité  de drogue saisie à la frontière avec le Maroc ne dépasse guère les 10 à 20%  du nombre total qui arrive à échapper à la vigilance des services de sécurité  algériens.  ''Ce n’est pas parce que les autres chemins ou itinéraires de contrebande sont  mieux contrôlés ou fermés. Cela signifie qu’il y a volonté de faire traverser  par l’Algérie des quantités considérables de drogue'', a-t-il affirmé.  A propos de l’Union du Maghreb arabe (UMA), M. Bouguerra a déploré le  fait que Rabat conditionne la reprise des activités de l’Union, au titre des  sommets, ''par un problème à la limite bilatéral '', estimant que le Maroc  ''fait fausse route'' en agissant ainsi.

''Dire qu’on ne peut pas continuer à construire l’UMA à cause du problème  du Sahara occidental, c’est faire fausse route'', a-t-il affirmé.  Il a rappelé que la question du Sahara occidental est ''un problème  de décolonisation dont le règlement est pris en charge par les Nations unies  pour essayer de trouver une solution politique mutuellement acceptable qui permette  au peuple sahraoui d’exprimer librement son destin''.

Interrogé sur la nouvelle tournée de l'Envoyé personnel du secrétaire  général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région,  M. Bouguerra a indiqué que M. Ross dit, qu’après cinq ans qu’il est en charge  de ce dossier, ''il ne progresse pas''. 

''Après cinq ans, l’Algérie comprend sa frustration. M. Ross dit qu’il  ne progresse pas et estime qu’il était temps de changer de méthodologie dans  son travail'', a-t-il expliqué, ajoutant que ''M. Ross a proposé sa méthodologie  aux deux parties en conflit à savoir le Front Polisario et le Maroc et informé  les deux pays observateurs : Algérie et Mauritanie''. 

Le ministre délégué a exprimé son espoir de voir ''la poursuite des  efforts de M. Ross, permettre, avec la bonne volonté et la disponibilité, en  particulier, des deux parties en conflit, de faire progresser ces efforts''.