Finances : M. Benkhalfa exhorte la Bourse à s'allier avec le patronat pour se redynamiser

Publié par DK News le 17-09-2015, 22h43 | 27

Le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa a appelé mercredi à Alger la Société de Gestion de la Bourse des Valeurs (SGBV) à s'allier avec les organisations patronales, notamment le Forum des chefs d'entreprise (FCE) pour redynamiser le marché financier et augmenter sa taille.

Lors d'un colloque du Conseil scientifique de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations en Bourse (Cosob), M. Benkhalfa a déclaré que la place boursière d'Alger devait s'allier avec le FCE et les autres organisations patronales pour inciter les entreprises à s'y introduire.

Cette alliance doit, a-t-il poursuivi, s'élargir vers les autres acteurs du marché, notamment la Cosob et les banques qui assurent entres autres la fonction d'intermédiation afin de réduire le «décalage» entre le volume important des transactions dans l'économie nationale et la taille marginale du marché financier. L'alliance Bourse-monde des affaires-Cosob-banques, doit voir le jour en 2016, insiste le ministre. Selon lui, la Bourse d'Alger doit opérer des changements profonds d'ici un an pour agrandir sa taille en agissant particulièrement sur la confiance des investisseurs.

Dans cette démarche, la Cosob est appelée à élargir son champ d'intervention en participant à l'animation du marché financier. «La Cosob doit changer de style. Elle ne doit plus se contenter de sa mission de régulation et de surveillance mais elle doit se charger aussi de l'animation et de l'extension du marché», a souligné M. Benkhalfa.

A ce titre, la Cosob doit remettre, par tous les moyens, le marché financier au coeur de la dynamique de l'économie nationale à travers la communication et l'amélioration de l'attractivité du milieu des affaires. Cette démarche s'inscrit aussi dans le cadre de la politique du gouvernement visant à réduire le recours au Trésor public en optant pour des financements alternatifs. La redynamisation de la Bourse s'accompagne alors avec les efforts de l'Etat pour la bancarisation des capitaux informels engagés dernièrement, selon les explications du ministre. De son côté, le président de la Cosob, Abdelhakim Berrah, a mis en exergue la nécessité de recourir à la Bourse pour le financement des entreprises, notamment les PME dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole, principale source de revenu de l'économie nationale.

La Cosob envisage de poursuivre ses efforts de réformes du cadre réglementaire de l'activité boursière qui doit, d'un côté, encourager les entreprises publiques et privées à s'introduire en Bourse et, d'un autre côté, les aider à améliorer leurs performances. M. Berrah a recommandé également la diversification des produits proposés au sein de la Bourse afin de capter l'intérêt de tous les segments d'investisseurs.


Dépense publique : «Le cap sera maintenu à moyen terme»

Le gouvernement compte passer graduellement, dans sa politique budgétaire, d'une dépense publique massive à des financements basés sur les ressources du marché même si le cap de ces dépenses «sera maintenu» à moyen terme afin d'atteindre les objectifs de croissance hors hydrocarbures, a affirmé hier le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa.

«L'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2015 s’inscrit dans les orientations du Conseil des ministres de décembre 2014. « Nous allons maintenir le cap pour les trois ou quatre années à venir», a indiqué M. Benkhalfa à l’APN lors de la séance consacrée au vote de cette ordonnance.

«Ce cap s’articule autour de trois orientations : la valorisation des ressources, l’encouragement des entreprises créatrices de valeur ajoutée et la sauvegarde des progrès en termes de politique sociale», a-t-il précisé. Cette politique (sociale) «ne sera  en aucun cas secouée de manière brusque» en dépit de la baisse des prix du pétrole et des revenus extérieurs de l’Algérie, a-t-il promis.

Le passage d’une économie basée quasi exclusivement sur la dépense publique vers une économie financée par les ressources extrabudgétaires se fera donc «de manière progressive», selon lui. Pour ce faire, «l’Algérie a besoin d’une mobilisation soutenue des ressources internes», a-t-il ajouté, dans une déclaration à la presse, en insistant de nouveau sur le fait que le programme de mise en conformité fiscale volontaire, lancé en août dernier pour tenter de bancariser l’argent informel «ne représente ni une amnistie fiscale ni un encouragement du blanchiment d’argent».

Evoquant le projet de loi de finances pour 2016, approuvé récemment par le Gouvernement, il a avancé que ce texte révisera à la baisse le prix du marché du baril de pétrole, établi à 60 dollars dans le cadre de la LFC 2015.

La poursuite de l’assainissement des CAS (comptes d’affectation spéciale) se poursuivra dans le cadre de ce texte qui introduira d’autre part «un retour à la TIC (taxe intérieure sur la consommation) dans l’objectif d’encourager la production nationale», a-t-il dit sans fournir plus de détails.

Le PIB  de l'Algérie devrait croître de 18.000 milliards (mds) de dinars en 2015 à 25.000 mds de DA en 2016, soit une évolution de 4,6%, a-t-il rappelé. «Mais ce n’est pas le taux de croissance qui nous intéresse, c’est plutôt la qualité de cette croissance qui nous interpelle», a-t-il dit.