Algérie-UE : Lancement prochain des discussions sur la révision de l'Accord d'association

Publié par DK News le 17-09-2015, 22h49 | 30

Les discussions sur la révision de l'Accord d'association, signé entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) en 2002 et mis en oeuvre en septembre 2005, seront lancées prochainement, a annoncé hier à Alger la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini.

«Le processus de révision de l'Accord d'association sera lancé dans les semaines prochaines», a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse conjointe avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la  Coopération internationale, Ramtane Lamamra, tenue à l'issue des entretiens entre les deux parties.

L'Algérie a déjà saisi la Haute représentante de l'UE pour demander officiellement l'ouverture de discussions sur une évaluation conjointe objective de la mise en oeuvre de l'accord d'association.

La demande adressée par l'Algérie à la chef de la diplomatie européenne a été accompagnée d'un argumentaire réalisé par un groupe de travail interministériel expliquant la requête algérienne et ses motivations.

La visite de la chef de la diplomatie européenne en Algérie, la première depuis son entrée en fonction en novembre 2014, a été, ainsi, mise à profit pour expliquer et sensibiliser la partie européenne sur l'opportunité et le bien-fondé de cette évaluation commune et sur la légitimité de la position algérienne.

Un comité intersectoriel a été désigné pour mener ces discussions avec la partie européenne. Ce comité aura à identifier très rapidement les mesures conservatoires d'urgence à prendre dans le cadre du respect de l'esprit même de l'Accord d'association, notamment pour freiner les pertes fiscales induites par le nouveau schéma de démantèlement tarifaire, entré en vigueur le 1er septembre 2015 et qui concerne 400 sous-positions tarifaires, a-t-on indiqué.

«Il est temps d'évaluer cet accord pour mieux l'adapter au contexte nouveau dans lequel évoluent les relations bilatérales et aux attentes des deux parties», a affirmé, de son côté, M. Lamamra.

La démarche d'évaluation réclamée par l'Algérie «ne vise nullement à remettre en cause l'Accord d'association, mais bien au contraire à l'utiliser pleinement dans le sens d'une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération», assure une source proche du dossier.

Dix ans après l'entrée en vigueur de ce nouveau cadre de coopération qui a instauré un dialogue ouvert et une collaboration globale incluant les dimensions politiques, sécuritaires, économiques, commerciales, financières, culturelles et humaines, l'Accord d'association n'a pas pour autant permis d'atteindre les résultats escomptés par la partie algérienne.

Depuis la conclusion de cet accord, la position commerciale de l'UE n'a eu de cesse de se renforcer au détriment de l'économie nationale. En 2010, cette situation a amené le gouvernement algérien à procéder au gel unilatéral des concessions tarifaires accordées à l'UE en vertu de l'Accord d'association.

Après huit rounds de laborieuses négociations, un compromis sur le report de la zone de libre-échange, prévue en 2017, à 2020 a été trouvé.

Cependant, la tendance à l'accroissement du déficit commercial hors hydrocarbures s'est poursuivie, en témoigne les chiffres des sept premiers mois de 2015. Sur 30,560 mds de dollars d'importations globales de l'Algérie, 15,67 mds proviennent de l'UE, soit 50,62%, selon les Douanes algériennes.

En même temps, un faible stock d'afflux des investisseurs de l'UE vers l'Algérie a été constaté. Selon les données de l'ANDI, seuls 316 projets d'une valeur de 7,7 mds d'euros ont été réalisés par des investisseurs européens durant la période allant de 2002 à 2014.


Convergence de vues sur le dossier libyen entre l'Algérie et l'UE

L'Algérie et l'Union européenne (UE) ont les mêmes visions concernant la situation en Libye dont le peuple est appelé à retrouver la stabilité, a déclaré hier  la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, qui effectue une visite de deux jours en Algérie.

«Nous partageons la même vision concernant la question libyenne. Il est important, aussi bien pour l'UE que pour l'Algérie de soutenir le peuple libyen dans le recouvrement de sa stabilité, son aspiration à un gouvernement d'union nationale et la reconstruction de la Libye», a soutenu Mme Mogherini, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.

Pour ce qui est des flux migratoires vers l'Europe, Mme Mogherini a déclaré que l'«UE est en train de développer des partenariats avec des pays concernés pour gérer la crise des réfugiés».

«Nous ne pouvons pas trouver une solution à la crise migratoire du jour au lendemain mais nous allons les accueillir (les réfugiés)», a-t-elle souligné.

Pour la responsable européenne, cela «relève des principes fondamentaux auxquels tient l'UE dont le respect des droits de l'homme». «L'Europe ne peut tout de même pas faillir à ses principes d'autant plus que le continent (européen) avait vécu dans le passé des conflits et des guerres cruels. Donc, il connaît bien c'est quoi le fait d'être un réfugié», a-t-elle estimé.

Une autre action que l'UE est appelée à faire est de «développer une approche commune pour gérer les crises qui existent autour de nous, notamment en Afrique et booster le développement économique et social», a ajouté Mme Mogherini.

«C'est dans ce cadre que se tiendra un sommet en novembre prochain à Malte pour voir avec nos partenaires d'Afrique et ceux du Moyen-orient comment booster le développement durable», a-t-elle annoncé. Mme Mogherini est arrivée à Alger mercredi soir pour une visite de travail de deux jours, la première du genre, qui s'inscrit dans le cadre de la poursuite et de l'approfondissement du dialogue sur l'état et les perspectives des relations entre l'Algérie et l'UE.