L’AFASPA appelle François Hollande à intervenir pour le respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental

Publié par DK News le 19-09-2015, 13h39 | 22

L’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) a appelé le président français, François Hollande à intervenir en faveur du respect des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental, lors de sa prochaine visite au Royaume du Maroc du 19 au 20 septembre courant, a rapporté l'agence de presse sahraouie (SPS).

«Nous vous demandons d’intervenir auprès des autorités marocaines afin qu’elles laissent les observateurs étrangers et les journalistes accéder à l’audience a appelé l’association française en évoquant des représailles contre des militants des droits de l’homme et des journalistes sahraouis et étrangers.

«Aujourd’hui et depuis 18 mois l’accès aux territoires occupés du Sahara occidental est interdit par les autorités coloniales marocaines. Ces dernières semaines un avocat et des élus espagnols, ainsi qu’une délégation de la Confédération Syndicale Internationale ont été empêchés de se rendre à El Ayoun pour y rencontrer des syndicalistes sahraouis qui comptaient soulever diverses questions sociales et économiques», a indiqué l’AFASPA.

«Cela porte à environ 70 personnes interdites ou enlevées contre leur gré par la police marocaine comme ce fut le cas pour la Secrétaire générale de l’AFASPA pour laquelle votre ministre des Affaires étrangères s’est borné à s’en tenir à la version des autorités marocaines qui ont menti sur les raisons de son enlèvement», a-t-elle ajouté.

Les représailles économiques contre les ex-prisonniers politiques et militants sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental s’ajoutent aux arrestations, tortures subies par les manifestants pacifiques, en raison de leur position en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, a souligné l’AFASPA.

La procédure en cassation déposée en mars 2013 par les avocats des 24 militants sahraouis condamnés par le Tribunal militaire de Rabat à des peines de 2 ans, 20 ans, 30 ans et la perpétuité n’est toujours pas à l’ordre du jour alors que le Maroc a aboli cette instance juridique pour les civils.

«Un engagement qui satisfait votre diplomatie mais qui n’entre comme tant d’autres que rarement dans les faits ainsi que l’a souligné le rapporteur de l’ONU sur les Droits de l’Homme», a déploré l’association dans son message adressé au président Hollande.

En 2014, au Maroc la jeune militante marocaine Wafae Charaf (26 ans) a été condamnée à 2 années de prison et 50 000 dh de dommages et intérêts à la partie civile (la police), juste parce qu'elle a porté plainte pour enlèvement à la suite d’un sit-in de solidarité avec des employés d’une firme de la zone franche, licenciés pour avoir créé une section syndicale. L’association a également cité le cas du professeur Maâti Monjib «qui s’est vu interdire par la police marocaine de participer à un congrès académique à Barcelone en raison de ses idées et engagements démocratiques».

En signe de protestation et de condamnation de cette nouvelle intimidation qui porte atteinte à ses libertés fondamentales, il a commencé ce 16 septembre une grève de la faim pour une durée non limitée, a ajouté l’AFASPA.

«Je pense que ces éléments vous permettront d’aborder avec des exemples précis la question du respect des droits élémentaires au Maroc et de soutenir la nécessité de la tenue rapide du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental»,a conclu l’association.