Aïd El Adha : Le mouton de tous les sacrifices

Publié par Walid. B le 21-09-2015, 15h19 | 192

A 48 heures de l'Aïd El-Adha, de nombreux citoyens sont toujours à la recherche du mouton qui « mérite tous les sacrifices » pour reprendre les termes d'un sexagénaire approché dans un point de vente improvisé pour la circonstance au niveau de la capitale.

Ils sont des centaines, voire des milliers de familles qui n'ont pas encore pu accéder au prix du mouton. Les points de vente et l'achat des accessoires indispensables au rituel du sacrifice dominent les discussions des familles, alors que les marchés se sont mis aux couleurs de la fête.

Les citoyens, tout en déplorant les prix jugés excessifs, estiment que pour fêter l'Aid El Adha et perpétuer ce rituel, le sacrifice du mouton s'impose de lui-même, même s'il faut recourir à l'achat par « facilité » comme le font certains au niveau de la société Latraco, l'une des huit filiales du groupe Sotracov, qui propose à ses clients des moutons de race, entreposés dans ses hangars sis à Birtouta.

Les prix de vente appliqués par la société varient entre 35.000 et 70.000 DA suivant le poids du mouton. Les responsables de la société pensent que ces prix  sont « compétitifs et dûment étudiés ». De plus, l'acheteur ne peut se faire aucun souci quant aux maladies que peut éventuellement contracter l'ovin. Ainsi, un contrôle rigoureux de ces moutons ne dépassant pas les deux ans est effectué par les services vétérinaires de l'établissement.

Tous les ménages, notamment ceux à faibles revenus, redoutent les périodes de fête. Certains ne savent plus où donner de la tête, étant laminés les dépenses successives du mois de Ramadhan, celle de l'Aïd el-Fitr et, il y a quelques semaines seulement, celles de la rentrée scolaire.

On assiste, parfois, dans les magasins d'alimentation générale, dans les marchés et chez les bouchers, ainsi que dans les cafés, notamment dans les quartiers populaires, à des discussions très animées et sans fin sur la cherté de la vie et l'augmentation des prix des produits de consommation.

« C'est l'Aïd de tous les sacrifices. Que peut-on faire avec un salaire de  25.000 DA . Que peut-on acheter avec, un mouton ? Surement pas », s'interroge un père de famille rencontré dans un point de vente à Alger. Et un autre de rétorquer : « s'il n'y avait pas d'augmentation, chacun pourra célébrer l'Aïd le plus normalement du monde ».

A ce titre, d'aucuns estiment que des commerçants, sans scrupules, profitent des fêtes l'Aid pour saigner à blanc les consommateurs, et c'est pour cela que beaucoup de gens ne peuvent se permettre d'acheter un mouton et se contentent de quelques kilos de viande.

Comme ce citoyen, de très nombreuses familles à faibles revenus ne pourront pas s'offrir un mouton, encore moins un petit agneau.

Contrairement aux années précédentes, les acheteurs se font de plus en plus rares, comme nous l'avons pu constater dans plusieurs points de vente.

En revanche, d'autres avouent  qu'ils n'achèteront que la veille de l'Aïd, estimant que ce jour-là, les prix baissent généralement, du fait que les maquignons et les revendeurs veulent se débarrasser des bêtes qui leur restent.

Par ailleurs et dans le cadre des mesures préventives, le ministère de la Santé appelle les citoyens qui accomplissent le rituel du sacrifice au respect de certaines précautions pour éviter tout risque de contamination par le kyste hydrique.

Il s'agit notamment de prendre toutes les dispositions pour faire contrôler le mouton sacrifié par le vétérinaire.

En cas d'impossibilité de contrôle, le ministère conseille le citoyen d'examiner avec précaution les abats (foie, poumons) et les autres viscères de la bête sacrifiée à la recherche des kystes ou vésicules (boules d'eau).

Le ministère recommande aussi de faire bouillir ou brûler les abats et les autres viscères de la bête sacrifiée qui portent des boules d'eau ou les enterrer profondément sous terre de façon à ce que les chiens errants ne les déterrent pas.

Il recommande aussi de ne jamais abandonner dans la nature les abats et les autres viscères infectés, d'éviter de les donner à des chiens car constituant un réservoir du parasite et de ne pas les jeter avec les ordures ménagères.

Le ministère conseille aussi de suivre les règles élémentaires d'hygiène comme se laver les mains avant les repas et après avoir caressé un chien.

Dans ce sens, les sites destinés à la vente des bêtes du sacrifice de l'Aïd font l'objet d'un contrôle vétérinaire des plus strictes avec la mise en place des dispositifs de prévention de la santé du consommateur et de la santé animale.

Des permanences vétérinaires sont également prévues, le jour de l'Aïd, à travers le territoire national dans le but d'assurer une meilleure surveillance de la santé animale et de l'hygiène alimentaire.

Walid. B