Crise migratoire : La Pologne prête à recevoir plus de réfugiés que les quotas

Publié par DK News le 22-09-2015, 00h34 | 37

La Pologne est prête a recevoir plus de réfugiés que les quotas proposés par l'Union européenne, mais l'UE doit rendre ses frontières étanches et assurer la sécurité de ses citoyens, a indiqué hier le chef de la diplomatie polonaise.

«Face à la crise croissante, la Pologne est en mesure d'accepter de son propre gré plus de réfugiés que ne le prévoient les quotas proposés par la Commission européenne», a indiqué le ministre sans préciser de chiffre, dans une tribune publiée dans le quotidien Gazeta Wyborcza.

«Une action complexe et efficace de l'Union européenne et des pays membres dans le domaine de la politique de l'asile et de migration est cependant nécessaire», écrit M. Schetyna dans cette tribune qui devait être également publiée dans plusieurs autres médias européens.

Selon le ministre, l'Europe doit surtout rendre des frontières «étanches», mieux coopérer avec ses voisins, exiger d'eux «le respect des accords d'extradition, des contrôles effectifs aux frontières ainsi que leur protection».

Le ministre polonais prône aussi la création de centres d'accueil pour les réfugiés «où nous pourrions les identifier, nous en assurer du point de vue de notre propre sécurité, et aussi séparer les réfugiés des migrants économiques».

«A cet effet, il sera utile d'établir sur des critères clairs une liste commune de pays jugés sûrs», a encore souligné le ministre.

Selon lui, une stabilisation des pays d'où viennent les réfugiés est également nécessaire.

«Si l'Europe unie n'entreprend pas d'actions courageuses fondées sur la solidarité, mais aussi sur le souci de la sécurité de ses citoyens, cette crise ne pourra que s'accentuer», a souligné le ministre pour qui la discussion sur les quotas n'est qu'une «demi-mesure».

La Pologne a accepté pour l'instant d'accueillir 2.000 réfugiés, mais se refuse d'accepter les quotas, faute d'une politique de migration commune de l'UE.

Le ministre polonais s’est rendu hier après-midi à Prague pour discuter de la crise migratoire avec ses homologues du groupe de Visegrad (République Tchèque, Slovaquie et Hongrie), ainsi que du Luxembourg, qui préside l'UE, de la Roumanie et de la Lettonie.


Un ministre allemand plaide pour une mobilisation directe de l'UE dans les zones de crise

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière a proposé hier que l'Union européenne se mobilise directement dans les zones de crise chercher les réfugiés pour juguler l'afflux actuel de migrants et freiner l'activité des passeurs.

«Je propose que nous nous accordions en Europe sur un contingent, un contingent généreux.

Nous irions chercher dans les zones de crises les réfugiés, sans que les passeurs n'y gagnent de l'argent, pour ensuite les répartir en Europe», a-t-il déclaré, décrivant son idée comme une «initiative personnelle en vue d'un droit d'asile européen».

«Le contingent doit être généreux pour que l'Europe réponde à ses responsabilités humanitaires», a-t-il dit. M. de Maizière n'a pas donné de précisions sur la manière dont le choix des réfugiés serait opéré et dans quelles conditions mais l'idée rejoint celle du Premier ministre britannique David Cameron qui avait indiqué mi-septembre que son pays accueillerita 20.000 Syriens venant directement de camps de réfugiés installés chez les voisins de la Syrie en guerre.

Le ministre allemand a souligné qu'une fois le plafond européen dépassé, l'Europe ne laissera pas les migrants se «noyer en Méditerranée» mais qu'ils seront sauvés pour être réinstallés dans des «zones sûres» de leur région géographique, une idée qu'il avait déjà développée dans un entretien samedi.

Cette position vient contredire les propos de la chancelière allemande Angela Merkel qui est favorable à des quotas de répartition européens non-plafonnés, une idée rejetée par nombre de pays de l'UE.

L'Allemagne s'attend à devoir accueillir entre 800.000 et un million de demandeurs d'asile cette année, un record en Europe.

Depuis des semaines, les capitales européennes peinent à trouver une position commune pour répondre à l'afflux de réfugiés.

Un sommet est prévu demain pour tenter de trouver un compromis.