Débat politique en France : Quand la droite perd les pédales

Publié par Cherbal E-M le 27-09-2015, 22h11 | 142

Les quolibets  et noms d’oiseaux n’ont pas manqué ces derniers temps sur les réseaux sociaux et auprès de certains chroniqueurs de la presse française pour réagir aux déclarations à la limite de l’éthique politique de certains dirigeants de la droite française, affolée à l’approche d’échéances électorales régionales.

Pas du tout décontenancés par l’idée de «plus c’est gros plus ça passe», certains ténors de la droite française vont sur le terrain de  la surenchère politique dans l’espoir de damer le terrain aux idées de l’extrême droite et notamment pour tenter de contenir le parti de Madame Le Pen.

Dernière sortie lamentable en date, celle de l’eurodéputée Les Républicains, Nadine Morano, invitée sur un plateau de télévision le samedi dernier ; les oreilles de l’animateur Laurent Ruquier ont dû siffler fortement lorsqu’il l’a entendue dire : «Il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle.

Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. (...) Je n'ai pas envie que la France devienne musulmane »

Ebranlée par une telle prise de position, l’animateur essaie de la recadrer : «Ça veut dire quoi, pays de race blanche ? ». Droit dans ses bottes, Morano rétorque : «C’est vous et moi, je suis désolée ». Elle tentera de tempérer le propos lorsqu’elle est interrogée sur le public antillais qui la regarde elle revient sur  un pays «à majorité de race blanche». Trop tard les mots sont dits, poussant Laurent Rouquier  à lâcher : «c’est incroyable d’entendre ça ».

Cette ex ministre dans le gouvernement de Sarkozy, qui s’était déjà distinguée par  ses déclarations sur  « le sentiment d’envahissement ressenti pas les Français face au déferlement des étrangers », a eu droit à une chronique  d’un critique télé musique sur le site http://leplus.nouvelobs.com/ dans laquelle il lui réserve ce commentaire : «Cette femme, à la logique insensée et au combat illusoire, a pour ambition de se présenter aux primaires des Républicains, son parti, et voudrait, dans ce que j’espère être une boutade, qu’on l’appelle «Madame la présidente».

Bataillant sur le même registre, le maire du parti  Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, invité dans l’émission «Les 4 vérités» de France2, a dit ses vérités sur l’immigration et les étrangers. Opposé à toute immigration économique, il dira avoir accueilli « un certain nombre de familles de chrétiens d'Orient », et être « prêt à accueillir toute personne persécutée, prête à retourner chez elle quand Daech aura été éliminé».

Mais il faut dire que le décor a déjà été planté par le patron de la droite, Nicolas Sarkozy qui s’est distingué  lui aussi par des positions le moins que l’on puisse dire est qu’elle traduise un certain affolement à l’approche des prochaines élections régionales. Invité il y a quelques semaines à une rencontre  débat en Tunisie, il a, comme à son habitude pris pour cible, ou plutôt «souffre-douleur», l’immigration et particulièrement les Musulmans. « « Les banlieues doivent arrêter de culpabiliser la France », puis un peu plus loin, « l’islam est la seule religion qui a connu son Moyen Âge après sa Renaissance », sont parmi quelques morceaux choisis  largement soulignés par le presse française  qui n’a pas manqué de souligner sa volonté de mettre fin aux avantages accordés à l’immigration algérienne, en vertu des Accords d’Evian ; des accords qu’il ne désespère pas de remettre en cause, s’il venait à être élu président, au motif, déclare-t-il que «parce que 1962, c’était il y a longtemps», rapporte l’hebdomadaire Le Point.

A l’adresse de l’Algérie,  il a eu cette amabilité déclarée aux frères tunisiens : «La Tunisie est frontalière avec l’Algérie et avec la Libye. Ce n’est pas nouveau. Vous n’avez pas choisi votre emplacement». Le ministre des affaires étrangères Ramtane Laamamra fera connaître à Paris l’inélégance de tels propos pour la bonne marche des relations algéro-française.

Cherbal E-M