Ban Ki-moon juge «préoccupante» l'annonce d'un référendum sur l'avenir de la Crimée

Publié par DK News le 08-03-2014, 16h08 | 20

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon juge «préoccupante et grave» l'annonce d'un prochain référendum sur l'avenir de la Crimée, a indiqué vendredi son porte-parole Martin Nesirky. «L'annonce récente par les autorités de Crimée de leur intention de tenir un référendum est préoccupante et grave», a déclaré à la presse M. Nesirky.

 M. Ban, a-t-il ajouté, «demande instamment aux autorités de l'Ukraine, y compris de la Crimée, de traiter cette affaire avec calme» et de s'abstenir de toute «action hâtive» et de toute «décision prise dans le feu de l'action». Toujours selon M. Nesirky, M. Ban «souligne la nécessité de maintenir la paix et la stabilité dans la région».

Le porte-parole n'a toutefois pas précisé si ce referendum était considéré par l'ONU comme illégal au regard des lois internationales ou de la constitution ukrainienne comme l'affirment les Etats-Unis et leurs alliés. Le référendum a été fixé au 16 mars prochain et les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Russie ou une autonomie nettement renforcée.  Le Parlement russe a assuré vendredi qu'il soutiendrait le «choix historique» de la Crimée au référendum.

Le chef de la diplomatie chinoise appelle à la retenue

La Chine a appelé au calme et à la retenue dans le dossier de la crise en Ukraine de même qu'à prévenir toute détérioration de la situation, a déclaré samedi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. «La priorité désormais est de faire preuve de calme et de retenue et d'empêcher toute escalade supplémentaire de la situation», a indiqué le chef de la diplomatie chinoise lors d'une conférence de presse.

Dans ce cadre, il a fait savoir que son pays est «en contact avec différentes parties et nous jouerons le rôle constructif de la Chine pour parvenir à un règlement politique du problème en Ukraine.» Les Etats-Unis et l'Union européenne accusent la Russie d'une intervention militaire en Crimée, région autonome d'Ukraine dont le Parlement pro-russe a voté en faveur d'un rattachement à la Russie.
La Chine s'évertue à maintenir une position prudente, en ménageant la Russie, son alliée sur divers dossiers internationaux, tout en réaffirmant son principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays tiers.

La Turquie soutient l'intégrité territoriale de l'Ukraine

Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a exprimé vendredi le soutien de son pays à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie. M. Arinç qui s'exprimait au cours de sa visite dans la province de Bolu, dans le nord-ouest de la Turquie, a également fait part de ses préoccupations concernant la décision du Parlement de la République autonome de Crimée d'organiser un référendum pour décider du maintien de la région en Ukraine ou de son rattachement à la Russie.

Il a déclaré qu'une annexion de la Crimée menacerait la sécurité des minorités de la péninsule, notamment des Tatars de Crimée, qui représentent près de 15 % de la population de la région. «Tout type d'annexion à la Russie mettra en danger la sécurité de la région car certains habitants perdront leur identité et leur statut politique», a-t-il dit.

Jeudi, le Parlement de la Crimée a décidé d'organiser un référendum d'autodétermination le 16 mars, au lieu du 30 mars comme décidé précédemment. La Crimée, région à majorité russophone qui abrite la flotte russe de la mer Noire, est au cœur de la crise ukrainienne depuis la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch par le Parlement le 22 février. La Russie n'a pas reconnu le nouveau gouvernement ukrainien mis en place après l'éviction de M. Ianoukovitch et a qualifié les événements survenus en Ukraine de «coup d'Etat».