
Une production signée Omar Fetmouche, du TR Béjaïa,que beaucoup de fervents du 4e art souhaiteraient «déguster» une fois de plus, tant elle est originale à plus d’un titre, une écriture et une mise en scène très loin des sentiers battus et des thèmes plus ou moins galvaudés.
«Lalla oua Esseltane», une pièce désopilante mais qui donne à réfléchir car, au fond,étrangement «intrigante», exposant de façon quelque peu « naïve » le caractère peu ou prou saugrenu, chaotique voire étonnamment ridicule de certains parcours et destinées d’humains loin d’être ordinaires...
« Lalla oua essoltane », une pièce de son directeur et metteur en scène Omar Fetmouche mais mise en scène par Ahcène Azezni.
Une production puisant essentiellement sa sève thématique d’une œuvre de l’Egyptien Tewfiq El Hakim, romancier. En dramaturge avisé et soucieux d’actualisation, voire d’une certaine réalécriture dramatique, Omar Fetmouche a pris ainsi le soin de « saupoudrer » la pâte thématique de base d’éléments sociopolitiques et sociologiques communs aux sociétés du monde arabe actuel en général, l’algérianité y étant clairement présente.
Que l’on remarquera surtout lors de la scène de la vente aux enchères du sultan : L’atmosphère qui prévaut durant cette opération commerciale publique rappelle à bien des égards celles qui caractérisent les souks traditionnels algériens.
L’on y entendra même des propos en kabyle, sur fond de brouhaha tissé d’exclamations et autres commentaires…. «Lalla oua essoltane» est l’histoire, en somme, d’un sultan dont le règne est frappé d’illégitimité après qu’il se fût avéré qu’il est lui-même, en fait, un esclave et, qui plus est, n’est toujours pas affranchi…
Un « qadhi » est alors sommé par le monarque esclave de résoudre le problème au plus tôt afin de sauvegarder le trône.
Dès lors, les « grandes manœuvres» sont mises en branle pour contourner une loi des plus sévères en la matière… Un clown et une musicienne campent, dans la pièce, l’élite… Pas ennuyeuse du tout, au contraire, la pièce vaut la peine d’être vue, tant elle recèle une certaine originalité.