Le père de «Min Djibalina» : Mahboub Stambouli, une anthologie oubliée

Publié par DK News le 02-10-2015, 23h36 | 240

Anthologie de la culture populaire algérienne, Mohamed Mahboub Stambouli est resté, sa vie durant, «humble et réservé» n’ayant d’autres obsessions que la créativité et la perfection, ont témoigné jeudi à Médéa des proches de l'auteur du célèbre chant patriotique «Min Djibalina».

Un «éternel insatisfait, très critique vis-à-vis de ce qu’il accomplissait, pensant, toujours, pouvoir faire mieux et plus», témoigne son fils, Nadjib, journaliste, en marge d'une rencontre sur le parcours de son père, organisé à la maison de la Culture Hassane-El-Hassani.

Affirmant garder l'image d'un «infatigable créateur, en quête permanente de perfection», son fils cadet évoque, avec beaucoup de fierté, les souvenirs de ce père qui, à l’âge de 55 ans, va trouver encore du temps pour se documenter et peaufiner ses connaissances en matière d’art dramatique, transcendant ce sentiment de «suffisance» qui prime chez beaucoup d’hommes de culture, d’artistes et de comédiens qui pensent avoir atteint «les cimes de la gloire», dès la première consécration publique, alors qu’un long chemin les attend encore pour prétende à une quelconque célébrité.

Mahboub Stambouli «aimait travailler et jouer à l’ombre», loin des lumières des projecteurs ou des crépitements des appareils photo. Il avait opté pour le «retrait et l’humilité», affirme son fils Nadjib, estimant qu’il s’agit d’un choix personnel, car tout artiste ou homme de culture aspire à la renommée et la célébrité, cherche une audition auprès du public, mais ce n’était jamais le cas de Stambouli, le père.

L’oeuvre monumentale qu’il a réalisée, durant plus d’un demi-siècle, n’a pas altéré ce «choix». Au contraire, son «anonymat le a dans sa quête perpétuelle de perfectionnement et de créativité», selon Nadjib qui pense, néanmoins, que cette retraite a été bénéfique plus à la culture algérienne qu’à l’homme qui a mis toute sa vie au service de l’art.

Autre singularité de ce pilier de la culture algérienne, sa réussite à trouver le parfait équilibre entre la religion et l’art, en parvenant, à travers ses oeuvres, à «trouver le juste milieu» entre deux domaines jugés incompatibles, mais que Mahboub Stambouli à su «réduire les oppositions et faire fusionner» grâce à l’éducation religieuse qu’il avait acquise auprès de son père, qui officiait en qualité de Mufti à Médéa, au début du siècle dernier, note encore son fils Nadjib.

Le père de «Min Djibalina», célèbre chant patriotique qu’entonnaient les valeureux combattants de la glorieuse Révolution de Novembre 1954, a permis l’éclosion de grands comédiens dont il avait «reconnu en eux la graine  la réussite», tels que les inégalables Hassan El Hassani et Rouiched. Cela lui a permis aussi de se propulser au sommet de la gloire grâce à «son flair» et à l’expérience acquise sur les planches du temps où il dirigeait sa troupe théâtrale Rédha Bey, pépinière de talents et de comédiens émérites.