Nécessité de développer les nouveaux métiers en pharmacie oncologique

Publié par DK News le 04-10-2015, 01h20 | 44

Le Pr Messaoud Zitouni, chargé du suivi et de la mise en œuvre du plan cancer a plaidé, samedi à Alger, pour le développement des métiers en pharmacie oncologique, et ce afin d’assurer une meilleure prise en charge des malades atteints de cancer.

Intervenant lors de la 24éme Journée pharmaceutique nationale, Pr Zitouni a cité à ce propos les spécialités de pharmaco-oncologie, pharmacovigilance, pharmaco-économie, etc, lesquelles «sont déjà développées ailleurs».

Explicitant les grandes lignes du plan national cancer (2015-2019) qu’il pilote, il a déploré que le rôle du pharmacien y soit précisément «délaissé», au moment où cette pathologie connait une progression «exponentielle» dans le monde, avec un taux de mortalité de 70% dans les pays sous-développés contre -50% chez les plus avancés.

Plaidant également pour la «réhabilitation» du rôle du pharmacien dans le système de santé national et plus particulièrement s’agissant de la prise en charge du cancer, Pr Kamel Bouzid, Chef de service du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, a développé la place de celui-ci dans les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en milieu hospitalier. Le pharmacien y intervient notamment pour ses connaissances des «nouvelles thérapeutiques», pour y expliquer l’intérêt de celles-ci et également la «façon d’obtenir des médicaments», a-t-il précisé à ce sujet.

Allant dans le même sens, Dr Hadjadj Nadji, membre de la Société algérienne de Pharmacie et du Conseil de l’ordre des pharmaciens a déploré que l’Algérie soit «quasiment la seule exception mondiale» à ne pas consacrer à la pharmacie une faculté à part entière.

Ce qui dénote à ses yeux d’une considération amoindrie du rôle de cette spécialité qui intervient à plusieurs niveaux, à savoir, énumère-t-il, la prévention, la thérapie, la recherche clinique, la concertation et la pharmacovigilance.

Le président de la Société algérienne de Pharmacie, Pr Farid Benhmadine a souligné, pour sa part, l’intervention du pharmacien dans ce qui est appelé la phamarco-économie, à savoir la détermination du choix du traitement à prescrire au malade en tenant compte du rapport qualité-prix, à savoir, a-t-il explicité.

Abordant plus particulièrement le problème de la disponibilité des produits morphiniques prescrits pour atténuer les effets douloureux du cancer, il a déploré qu’à l’heure actuelle, seules deux officines sur Alger en sont approvisionnées à l’échelle nationale.

Les patients résidant dans le Sud sont ainsi contraints de se déplacer jusqu’aux hôpitaux les plus proches pour bénéficier de ces produits, dont la relative disponibilité est assurée uniquement au niveau des pharmacies centrales des hôpitaux (PCH), a-t-il poursuivi.

«Il faut aussi savoir que la quantité des morphiniques disponible dans les PCH est en deçà des besoins des malades», a observé le spécialiste, plaidant pour l’exploitation du large réseau des pharmacies et d’officines activant sur le territoire national (prés de 10.000) afin d’y intégrer les morphiniques dans la palette des médicaments vendus.