L’intégration urbanistique nécessaire au développement du tourisme

Publié par DK News le 04-10-2015, 23h38 | 36

Une bonne intégration urbanistique des projets touristiques dans les villes constitue un préalable au développement du tourisme, ont estimé dimanche à Constantine des experts algériens et étrangers, réunis en séminaire international de trois jours.

Samia Benabbès, directrice du laboratoire Architecture Urbanisme, Espaces Techniques et Sociétés (LAUTES), initiateur, en coordination avec l’ordre des architectes et la fondation allemande Hanns-Seidel, de ce séminaire organisé sous le thème «tourisme, urbanisme et ville en perspective», a souligné «la nécessité de proposer des approches globales de territoires intégrant les conditions de la mise en place de dynamiques touristiques durables dans la construction d’un modèle touristique d’avenir dont la ville est le principal réceptacle».

Dans sa communication sur les chances et les risques liés au développement touristique dans les pays du Maghreb, le Pr. Pierre Merlin, de l’université Paris 1-Sorbonne, a considéré que le tourisme est «une activité souvent considérée, notamment dans les pays en développement, comme un chemin privilégié et rapide pour prendre une place significative dans les échanges internationaux et réduire le déficit dû aux autres postes de la balance des comptes du pays».

Le Pr. Merlin a posé, dans ce contexte, la question de savoir si les pays du Maghreb «sont des pays touristiques» ou «s’ils cherchaient à l’être». Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie occupent, selon les statistiques de l’organisation mondiale du tourisme (OMT), les 1ère, 4ème et 5ème places parmi les pays d’Afrique en termes de nombre de visiteurs internationaux, a précisé le Pr. Merlin, estimant que le développement du tourisme doit s’effectuer en ‘‘réduisant au minimum les répercussions négatives sur la société et sur l’environnement’’ car, selon lui, «l’accueil des touristes internationaux n’est pas sans risques pour les populations des pays d’accueil».

L’expert français a également indiqué que le tourisme a un «impact négatif sur l’environnement» puisqu’il est «à l’origine d’une forte consommation d’énergie, notamment pétrolière, synonyme de pollution et d’émission de gaz à effet de serre, et d’eau, de même qu’il a des effets souvent négatifs sur les paysages».

De même que les «modifications» et la «dégradation du littoral, l’artificialisation des milieux, notamment en montagne, les constructions en rupture avec le bâti traditionnel et le choc culturel que représente, pour les populations locales, la confrontation avec les touristes», constituent autant de points négatifs de ce secteur «si le facteur humain, principal cible de toute activité touristique, n’est pas pris en charge par une formation conséquente et de qualité», a-t-il précisé.

Le tourisme comme moteur de développement créateur de richesses, la ville réceptacle de l’architecture, l’activité touristique et le rôle du tourisme dans le développement durable de la ville de demain constituent les principaux axes proposés aux débats de ce forum de réflexion et d’échanges d’idées et d’expériences.