La volonté des personnalités représentatives de l’UNFA (organisatrice de ce Forum), des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la Solidarité nationale et de la Famille, du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, des parlementaires, dont Othmani Salima, membre du BP du FLN, des invités (responsables économiques, syndicaux et du mouvement associatif) et de la Palestine à Alger, l’ancien ministre Bachir Mseitfa est d’éradiquer l’analphabétisme dans notre pays.
Cette manifestation placée sous le haut patronage de M. Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique avait pour slogan : « De l’analphabétisme à l’amphithéâtre de l’Université ».
M. Saghour, représentant le ministre, a rapporté cette anecdote : « Je viens de recevoir deux personnes, un père et sa fille, tous deux bacheliers de l’année ! C’est très significatif de l’attachement algérien au savoir.» Il ajoute que ce slogan doit devenir un repère du passé.
La directrice du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille a abondé dans le même sens tout en soulignant l’implication de ce département ministériel dans la lutte contre l’analphabétisme.
Plan 2005-2016 d’éradication de l’analphabétisme
Nouria Hafsi, la présidente de l’UNFA situe la lutte contre ce fléau dans la démarche d’émancipation nationale et sociale du peuple algérien : « A l’indépendance, l’Algérie était parmi les quatre pays les moins alphabétisés au mon-de ! Plus de 80% d’ignorants… »
« L’UNFA est l’une des organisations qui s’est mobilisée pour que le savoir soit porté par les mères dans les foyers, les administrations publiques offrant le cadre de la scolarisation et les enseignants » explique-t-elle.
Elle cite, à la grande satisfaction de Salima Othmani, membre du BP du FLN, les performances de la wilaya de Boumerdès qui compte 3000 femmes inscrites aux cours d’alphabétisation.
Elle informe que les analphabètes étaient 6, 7 millions en 2006 au début de l’application du Plan d’éradication, ils sont encore 5, 1 millions en 2015. « Peut-on croire que 2016 sera l’année de l’éradication ? »
La raison en est simple : « La bureaucratie empêche cette éradication. Pas de classes, pas de soutien aux enseignantes. » L’ONA est mis à l’index.
Etendant son argumentaire à la sphère du développement d’une industrie nationale produisant ce dont la famille a besoin, elle dit avoir interpellé Abdelmadjid Sidi Saïd pour que l’UGTA soit aux côtés de l’UNFA dans l’action d’éradication de l’ignorance, car «une femme éduquée est une consommatrice rationnelle ! »
Elle exige avec force que tous les intervenants dans l’œuvre de progrès prennent conscience que sans « la paix et la réconciliation nationale, pas de progrès ni d’émancipation par le savoir et le travail ! »
Othmani Salima est du même avis et insiste également sur l’évaluation de l’action passée.
Dans combien de temps interviendra l’éradication ?
Bachir Mseitfa, ancien ministre, pose la question. « Pourquoi y a-t-il 14,6% d’analphabètes ? Pourquoi en 10 ans n’a-t-on pu sortir de l’ignorance qu’un million trois cent mille personnes ? Il faudrait plus de 20 ans pour arriver à éradiquer l’ensemble des poches d’ignorance. »
O. Larbi
La lutte contre l’analphabétisme au tableau d’honneur
Peut-il y avoir une société avancée, un pays développé sans la démocratisation de l'enseignement ? Réaliser un bon taux d'alphabétisation est incontournable pour toute ambition portée à l'égard du développement de son pays. Nous avons atteint l'étape où l'alphabétisation dans le monde ne se mesure pas seulement au nombre de populations qui savent lire et écrire, mais au degré d’accès aux technologies, surtout celles de pointe. C'est ce qui ressort du forum organisé hier au siège de DK NEWS. Nombre d'associations féminines appuyées par des structures de l'Etat et des personnalités du monde de l'éducation et de l'enseignement supérieur étaient au rendez- vous.
Pourquoi des associations féminines ? Ce sont les plus engagées dans les opérations des programmes d'alphabétisation à un niveau des plus décentralisés. L'alphabétisation concerne plus particulièrement les adultes, les parents pour qu'ils puissent traiter le courrier, au moins suivre leurs enfants même au niveau des premiers cours d'enseignement. Pourquoi des associations féminines ? Les femmes sont plus actives dans l'humanisme, plus sensibles également, selon la majorité des observateurs. Elles sont plus engagées dans l'enseignement et il est reconnu que de plus en plus il y a des métiers qui se féminisent , à savoir la médecine, et le paramédical, le secteur judiciaire, l'enseignement à tous les paliers...
Dès l'indépendance nationale, les autorité s et les populations veulent rattraper le retard subi durant la colonisation en matière d'enseignement. Le taux d'analphabétisme à l'indépendance était très élevé et dû au refus colonial de l'enseignement des populations. Il avait fallu fournir des efforts colossaux pour donner une place à l'école à tous les enfants algériens pour former les cadres qui allaient développer le pays. Les années 70 avaient connu même une extension des universités, et le lancement de programmes d'alphabétisation.
Evidemment, il y a un retard dans le programme d'alphabétisation. Depuis 2005 à 2015, un peu plus de un million de personnes ont été alphabétisées, mais le retard ne doit pas être décourageant car la volonté politique existe de multiplier les moyens de parvenir à mieux, compte tenu des leçons tirées.
Sur le plan scientifique, l'Algérie est sortie de l'analphabétisme avec des centaines de milliers d'étudiants qui sont formés et qui exercent dans les métiers de pointe. Nos ingénieurs informaticiens sont très convoités quand ils se présentent en Europe pour exercer leur métier. Des centaines de nos médecins font fonctionner les hôpitaux français.
Said Abjaoui
Nouria Hafi présidente de l’UNFA : «Pour la promotion, la protection et l’insertion socioprofessionnelle des femmes»
Lors de son intervention, la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes, Mme Nouria Hafsi, a réitéré son engagement en faveur de la lutte contre l’analphabétisme et la protection des droits des femmes. La présidente de l’UNFA qui a cité en exemple le travail «remarquable», accompli par son bureau de Boumerdès, qui prend en charge quelque 3000 femmes dans des classes d’alphabétisation, a plaidé pour l’implication de la société civile et du mouvement associatif dans la stratégie nationale pour la lutte contre l’analphabétisme. Mme Hafsi a par ailleurs soutenu la politique du ministère de la solidarité nationale qui tend vers l’autonomisation des femmes et leur insertion socioprofessionnelle.
L’initiative de l’UNAFA qui a coïncidé avec la commémoration de l’anniversaire de l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a été une occasion pour rappeler le rôle des femmes algériennes qui ont combattu, lors de la décennie noire, pour la préservation de la souveraineté et de l’identité nationale.
Saïd Sabour, représentant du ministère de l’Enseignement Supérieur : «Les français ont rendu le peuple algérien analphabète»
D’après le représentant du ministère de l’Enseignement Supérieur, M. Saïd Sabour, les progrès réalisés ces cinquante-sept dernières années par l'Algérie dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement supérieure , ont permis de réduire considérablement le taux d’analphabétisme qui, at-il souligné, est un maux engendré par la politique coloniale. «Le peuple algérien qui a combattu pour son indépendance a été réduit à l’ignorance par le colonisateur. Nos pères et grands-pères qui ont vécu les affres du colonialisme n’ont pas eu la chance de s’instruire. Pour remédier à cette situation, le gouvernement algérien a tout mis en œuvre après l’indépendance pour faciliter et généraliser l’accès à l’éducation» a indiqué M. Sabour. D’après l’association Iqraa, le taux d'analphabétisme était de 85% au lendemain de l’indépendance. Les efforts déployés par l’Algérie ont permis de réduire le nombre de personnes analphabètes à moins de 14% pour une population estimée aujourd’hui à près de 40 millions d’habitants.
Rachedi .R