Al’écoute de la famille

Publié par O. Larbi le 09-03-2014, 20h11 | 131

Le président de la Société savante de médecine générale docteur Hadjij Rédouane et ses collègues  les docteurs des structures de proximité de Cherarba et Bouzaréah, les docteurs Belhamla et Feknous ont défendu l’idée d’une médecine générale familiale et professionnelle.

Ils se sont fait les porte-parole d’une médecine polyvalente, qui doit devenir une spécialité. Après avoir exposé les différentes étapes raisonnées de cette approche par les anglo-saxons qui en sont arrivés à la définir comme médecine de proximité qui s’intéresse à la famille et non pas seulement à la personne car elle prend en compte tous les aspects de la maladie, du milieu, des relations sociales.
Des études ont montré que c’est une médecine de 1er rang : sur 1000 personnes, seulement  un échantillon de 15 à 25 consulte un spécialiste et 1 seul arrive à l’hôpital.

Cette démonstration est suffisante pour mettre en relief l’efficacité du médecin généraliste.
Le docteur Hadjij a ensuite mis en évidence la variété des spécialités médicales externalisées (de l’hôpital) : médecine scolaire, des cités universitaires, des prisonniers, du travail, de la Protection civile, etc. 
Chacune s’adresse à des individus à un moment donné, dans des circonstances données. Il ajoute qu’en milieu hospitalier, le médecin s’adresse à un malade couché, avec le minimum d’échanges utiles.

Le médecin généraliste de famille pratique une médecine différente fondée sur l’écoute et l’échange le plus positif, il s’intéresse à l’histoire de la maladie. M. Hadjij dit vouloir agir de concert avec toute la profession pour faire en sorte que la formation des médecins généralistes par vocation et non par défaut soit une formation de spécialité qui soit enseignée par des spécialistes qui traduisent en pratique les principes de la médecine généraliste familiale de proximité, polyvalente et professionnelle capable de réduire le coût national de la santé. La formation doit aboutir à la spécialisation en médecine générale.

«Les 36 000 médecins généralistes, les professionnels de santé de premier rang, sont ceux qui prennent en charge, diagnostiquent, prescrivent des médicaments,  orientent et suivent leurs patients tout au long du  parcours pour recouvrer la santé. Ils sont les premiers découvreurs de maladies graves et invalidantes, des cancers et des diabètes, des hypertensions artérielles, des maladies rares…

Pour être plus performants les médecins généralistes doivent avoir une formation spécialisée différente de celles de l’hospitalo-universitaire tout en utilisant des outils et appareils communs. La formation doit être externalisée, son programme de cours et de modules également.

Les 36 000 en activité  qui rendent des services, qu’aucune défaillance ne peut occulter, seront versés dans un système de formation continue et de perfectionnement qui portera la médecine générale familiale algérienne à des niveaux exigés par les normes internationales.

A la suite du docteur Hadjij, le professeur Moussa Arada chargé de la formation au ministère de la Santé et de la réforme hospitalière a mis l’accent sur l’idée que le secteur de la santé est un en Algérie : «Il n’y a pas une médecine publique et une médecine privée». 

Il y a la pratique de la médecine dans des secteurs différents régis par des lois et règlements différents. Les préoccupations fondamentales sont les mêmes : la santé des Algériens. Cette initiative de la Société algérienne de médecine générale entre parfaitement dans la démarche des pouvoirs publics : une «médecine de qualité partout pour tous. » Les « Assises de la santé » qui se tiendront les 2 et 3 avril rassembleront toutes les parties pour réussir un nouveau départ pour que la santé algérienne retrouve qualité et efficacité.

Le professeur Arada est sensible à la démarche de la SAMG qui participe déjà au perfectionnement des médecins généralistes en organisant des séminaires et des journées de formation complémentaire.
«Le médecin généraliste est la base, la colonne vertébrale de tout le système de santé, parce qu’il assure la couverture de l’ensemble du territoire national». 

Le spécialiste ne remplace jamais le généraliste. Les 2 et 3 avril nous allons discuter d’un «projet global d’un système de santé» dans lequel s’inscrit la «réhabilitation du médecin généraliste» et de toute la chaîne de soins qui implique les aides-soignants, les infirmiers, les sages-femmes, les gestionnaires. On a dénombré 300 spécialités à l’hôpital Mustapha. Les spécialités enseignées dans nos instituts de médecine sont au nombre de 60 sans parler des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes. 

La médecine algérienne sortira au soir du 3 avril avec des orientations qui associeront tous les professionnels de santé. Elles poseront les questions des ressources humaines et des moyens ; l’anticipation pour redevenir une médecine capable de couvrir les besoins, de se hisser au niveau des meilleures. »La professionnalisation, échelon supérieur du sacerdoce.