Crise des réfugiés: Popularité du parti d'Angela Merkel au plus bas depuis deux ans

Publié par DK News le 11-10-2015, 18h16 | 19

La popularité l'Union chrétienne-démocrate (CDU), parti de la chancelière allemande Angéla Merkel, recule à son plus bas niveau depuis deux ans du fait de l'afflux des réfugiés, qui est à l'origine de fortes tensions au sein de la famille politique de la chancelière.

Selon le dernier sondage hebdomadaire publié dimanche par la version dominicale du quotidien Bild sur les intentions de vote des Allemands, la CDU est en repli de deux points à 38%.Si elle reste nettement en tête, jamais ce parti n'avait été aussi bas depuis les dernières élections des députés en septembre 2013.

En outre les Allemands sont plus nombreux (48%) à critiquer la «politique généreuse» de la chancelière sur les réfugiés qu'à la soutenir (39%).Deux formations politiques réclamant plus de fermeté de la part de Berlin face aux réfugiés, le parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AFD) et le parti libéral FDP, progressent eux chacun d'un point à respectivement 5 et 6% des intentions, selon le sondage.

Angela Merkel campe sur ses positions et est partie cette semaine à l'offensive pour tenter de convaincre une opinion de plus en plus dubitative du bien-fondé de sa politique et de l'inanité des propositions visant à fermer les frontières.

C'est pourtant peu ou prou ce que réclame le parti frère de la CDU en Bavière, l'Union chrétienne-sociale (CSU), en s'en prenant de front depuis plusieurs semaines à la chancelière.Son président Horst Seehofer a dénoncé ce week-end une «capitulation de l'Etat» allemand face au refus de Mme Merkel de fermer hermétiquement les 3.000 km de frontières allemandes aux réfugiés.

Il a aussi agité la menace d'une plainte devant la Cour constitutionnelle allemande contre le gouvernement à Berlin - dont son parti est pourtant membre -, coupable à ses yeux d'entraver le bon fonctionnement des Etats régionaux débordés par l'afflux des réfugiés.

La Bavière (sud) est la région accueillant le plus grand nombre de réfugiés en provenance de l'Auriche voisine.Ce type de menaces visent, aux yeux des médias allemands, moins à être exécutées qu'à contraindre Mme Merkel à durcir sa position, mais elles empoisonnent de plus en plus le climat au sein de la coalition gouvernementale, où siège aussi le parti social-démocrate.

Le président du SPD, également vice-chancelier, Sigmar Gabriel, s'en est vivement pris au parti bavarois ce week-end: «Il n'y pas de pont-levis que nous pouvons lever» en Allemagne pour empêcher l'afflux de réfugiés, et «la CSU elle-même ne va pas envoyer des soldats marcher baïonnette au canon vers la frontière», a-t-il déclaré dans une interview.