Dialogue interlibyen : Appels à la formation d'un gouvernement d'Union, l'Algérie estime la proposition de l'ONU «crédible»

Publié par Par Salah Harirèche le 11-10-2015, 18h26 | 20

Plusieurs appels ont été lancés samedi pour accélérer, la formation d'un gouvernement d'Union nationale par les parties libyennes au dialogue dans un esprit de réconciliation au lendemain de la proposition par l'ONU d'une voie de règlement, qualifiée par l'Algérie de «crédible et réaliste».

«L’Algérie estime crédible et réaliste l’annonce par le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye de la formation d’un gouvernement dans ce pays», a précisé le parole du ministère des Affaires étrangères.

L'ONU a proposé les noms du Premier ministre et des ministres appelés à faire partie du gouvernement d'union nationale et les deux Parlements rivaux doivent désormais donner leur aval à cette liste.

L'Algérie, qui a toujours œuvré pour «une solution politique au conflit libyen par la constitution d’un Gouvernement de large Union nationale»  a appelé toutes les parties libyennes à examiner cette proposition ainsi que les recommandations et résolutions du Conseil de sécurité, avec attention, sagesse et responsabilité afin de favoriser une issue politique rapide à la crise», a ajouté M. Benali Cherif.

Le porte-parole du MAE a également souligné que «l’Algérie considère que la persistance de la situation actuelle est de nature à favoriser l’expansion du terrorisme et à faire peser de graves menaces non seulement sur la Libye mais également sur l’ensemble des pays voisins».

Quant au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, il a estimé qu'après une année d'efforts déployés «dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d'un gouvernement d'unité nationale».

Une solution pour mettre fin aux souffrances des Libyens
Dans ce sens, les Etats-Unis et cinq Etats européens ont appelé les protagonistes du conflit libyen à former rapidement un gouvernement d'union nationale.
Dans ce texte commun, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni ont affirmé qu'il n'y avait plus de temps à perdre car «des retards dans la formation d'un gouvernement d'union nationale ne feront que prolonger les souffrances du peuple libyen et donneront l'avantage aux terroristes qui cherchent à profiter du chaos».

Ils ont assuré de leur «soutien total» les responsables qui formeront ce gouvernement. De son coté, le Conseil de sécurité de l'ONU a salué l'accord conclu sur la mise en place d'un gouvernement d'union en Libye et a demandé à tous les protagonistes de soutenir cet accord «dans un esprit de réconciliation».

Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont demandé «à toutes les parties libyennes de soutenir et de signer cet accord» et de «former rapidement» le gouvernement d'union.
Ils ont demandé à la mission de l'ONU en Libye (UNSMIL) d'aider à «coordonner l'aide internationale au futur gouvernement d'union nationale».

Par ailleurs, les quinze membres du conseil de sécurité ont rappelé que le comité des sanctions de l'ONU était «prêt à sanctionner ceux qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité de la Libye ou cherchent à empêcher la réalisation de la transition politique».

Près de quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements -et deux gouvernements- rivaux: le CGN (Congrès général national) sous la coupe de la coalition des milices Fajr Libya basé à Tripoli et un autre siégeant à Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale.

«Plus de trois millions de personnes ont été affectées par les conflits armés et l'instabilité politique que connaît la Libye, dont 2,44 millions seraient dans une situation nécessitant une protection et une assistance humanitaire», a averti la semaine dernière l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).