Politique en France : La droite face aux thèses racistes

Publié par Cherbal E-M le 12-10-2015, 11h17 | 44

Les propos racistes de Nadine Morano, l’eurodéputée du parti Les Républicains, ministre sous l’ère Sarkozy, prononcés il y a quelques jours sur un plateau de télévision suscitent encore vagues et remous au sein de la classe politique française.

En réaction à la décision de Sarkozy patron de l’opposition de droite de l’exclure des listes Les Républicains pour les prochaines régionales elle fait cavalière seule sur sa terre de prédilection La Lorraine où elle a animé un meeting dimanche au cours duquel elle a notamment accentué sa diatribe contre l’immigration et l’islam dit radical. Se disant désolée de l’extinction de ‘’l’esprit du gaullisme’’ dans sa famille politique, elle accusé le président Sarkozy d’avoir cédé ‘’à la bien-pensance centriste’’ et ‘’commis une faute politique majeure’’, a-t-elle déclaré devant quelques centaines de personnes venues l’écouter.

Morano se compare à Marine Le Pen, patronne de l’extrême droite avec laquelle elle dit partager le constat mais pas les solutions ; mais, au final elle chasse sur ses terres en avançant que ‘’nous sommes en train de vivre un choc civilisations’’, arguant du fait, ajoute-telle selon l’AFP, que ‘’ce ne sont pas 24 000 migrants qui arrivent, ils arrivent par centaines de milliers, par centaines de milliers !’’

Partagé entre le rêve de faire reculer l‘extrême droite en lui empruntant son discours et ses méthodes et l’obligation de maintenir ses troupes en ordre serré à l’approche des prochaines régionales de décembre, Nicolas Sarkozy est contraint de se montrer ‘’intransigeant’’.

En prononçant le retrait de la candidature de Morano des listes Les Républicains, puis ne remontant au créneau ce weekend. Dans une interview accordée à l’Est Républicain, il a exclu l’idée d’un débat sur une prétendue France de ‘’race blanche’’.  Il s’explqiue ainsi dans un passage de cette interview, repris par Reuters : "Je n’ai rien contre Nadine Morano, elle fait partie de notre famille politique mais le président de la République que j’ai été et le président des Républicains que je suis aujourd’hui ne peut pas laisser s’installer l’idée qu’il peut y avoir débat sur cette question".

Sarkzy justifie ce rejet par l’idée, explique-t-il que  ‘’derrière la race, il y a immédiatement la pureté. C’est une ligne infranchissable’’. L’ancien  premier ministre sous Chirac,  Alain Juppé est allé de son côté par un petit papier mis sur son blog dans lequel il dit sa colère devant  "l’abaissement du débat public, la course à la vulgarité, la recherche du bon mot", note Reuters.

Dans une allusion à peine masquée aux propos de Nadine Morano, il s’élève contre "la sottise qui inspire la caricature d’une France de race blanche et insulte du même coup les Français", souligne l’agence de presse britannique.

Cherbal E-M