Boualem Mrakech, président de la CAP : «Reconquérir le marché national déserté»

Publié par O. Larbi le 13-10-2015, 23h36 | 53

Tenir une Tripartite hors d’Alger est un bon signal : «A Biskra, on s’apercevra que les pôles économiques sont dynamiques à l’intérieur du pays» énonce Boualem Mrakech.

Le président de la Confédération algérienne du patronat est catégorique : «Cette tripartite doit aboutir à des décisions opérationnelles de court terme qui signifieront que les partenaires sociaux ont bien entendu les appréciations du premier magistrat du pays sur la situation économique dans un contexte de crise internationale».

 

Passer le message

Le patron de la CAP est expéditif : « Depuis 1990 des centaines de propositions ont été formulées par notre organisation, des centaines d’autres par les autres confédérations, l’UGTA et les représentants de l’Etat et du secteur public.

Combien ont été mises en pratique ? C’est pourquoi nous allons à Biskra avec à l’esprit d’aboutir réellement à des actes substantiels pour que le message du Président soit bien entendu et perçu par le peuple. Il faut donner des gages à l’Algérie. » Des objectifs précis, c’est ce que Boualem Mrakech veut inscrire sur la feuille de route des partenaires sociaux qui auront comme hôte de marque, le président du BIT en personne ! « Car les diagnostics faits et refaits pèsent » des tonnes de papier.

En termes d’objectifs précis : Créer des points d’appui pour la multiplication des échanges afin que l’application sur le terrain des décisions, sans en différer la mise en œuvre, c’est un gage.

Deuxièmement, Il faut que l’acteur de base, dans les villes et villages, le travailleur touchent, «voient» ce qui a été décidé en haut.

Troisièmement, en s’engageant dans cette démarche stratégique, chaque partenaire social doit jouer son rôle et unique ment le sien. C’est ainsi que nous pourrons exploiter au mieux nos capacités réelles, et dans ce cadre, nous nous félicitons des décisions de lutte contre le gaspillage sous toutes ses formes.

«Les subventions ne sont pas un gaspillage «Dans le domaine social, ceux qui en ont le plus besoin ne doivent pas être touchés.

Il faut réfléchir à un mécanisme qui démontrent qu’il n’y a pas trop de subventions mais qu’elles ne sont pas fiables de la façon dont elles sont mise en œuvre » s’exclame M. Mrakech. S’agissant de l’entreprise, il faut qu’elle obéisse aux règles conventionnelles universelles : « Un ouvrier travaille une heure, le déclarer à la sécurité sociale pour ce temps passé à l’usine ou le chantier.

Les forces productives sont très importantes pour l’entrepreneur.

Qui a consommé 56 millions de tonnes d’équivalents pétroles en 2014 ? « Quand la population était de 35 millions d’habitants, la consommation était de 17 millions de tonnes –équivalent pétrole, avec 5 millions d’habitants de plus, la consommation a plus que triplée.

Est-ce le pauvre qui a consommé cette énergie ? » se demande Boualem Mrakech.

 

Fonciers

Le président de la CAP assène : « Le foncier est un problème pour tous les secteurs d’activité : il y a 300 000 logements qui ne possèdent pas encore d’actes.

Pour quelle raison ? Bureaucratie d’abord ! » Sur le plan de l’octroi des prêts, il assure que ¾ de l’enveloppe vont à « une poignée d’opérateurs ». Mais tout n’est pas noir, M. Mrakech se félicite que le ministère de l’industrie ait pris 94 décisions pour que le classement de l’Algérie dans différents indices connaissent à un relèvement immédiat.

Il souhaite enfin que la Tripartite décide de la « création d’un espace de connexion permanent dédié à l’activité entrepreneuriale de l’intervention entre pouvoirs publics et acteurs économiques doté des moyens organisationnels pour être efficace.

Tout doit concourir pour reconquérir le marché national avec des produits algériens, agir en faveur de l’intégration, ceci en prenant, si nécessaire des décisions contraignantes.

O. Larbi