Massacres du 17 octobre 1961 à Paris : Batailles pour une reconnaissance

Publié par Cherbal E-M le 16-10-2015, 11h02 | 74

Comme chaque année, le 17 octobre fait remonter à la surface le souvenir hideux d’agissements criminels de l’Etat colonialiste contre de paisibles citoyens manifestant dans le calme à Paris. Les massacres du 17 octobre 1961, sont pour Wikipedia «le fait de la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation d'Algériens organisée à Paris par la Fédération de France du FLN.»

 La manifestation est une opposition pacifique à une reconduction du couvre-feu pour les seuls ressortissants algériens. Malgré les tentatives des autorités et institutions françaises de mettre aux oubliettes cette face hideuse du colonialisme français, le combat de militants tant algériens que français en faveur de la reconnaissance de ces crimes de la France a fini par payer. «À partir des années 1990, ils font l'objet d'un traitement médiatique, puis politique plus important à la suite de la publication d'études historiques, de romans, d'un recueil photographique et surtout du retentissant procès de Maurice Papon, préfet de police de Paris au moment des faits», souligne Wikipedia.

A l’occasion, il est utile de souligner la sortie depuis le 8 octobre dernier d’un ouvrage intitulé «La Bataille d’Einaudi Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République» de l’enseignant en histoire géographie Fabrice Riceputi. Le livre retrace le combat de «Jean Luc Einaudi, mort en 2014, pour sortir le 17 octobre 1961 de l'amnésie programmée», lit-on sur le site du parti de l’extrême gauche français www.npa2009.org.

 Journaliste, militant de gauche, Le 20 mai 1998, Jean-Luc Einaudi a publié en 1998, un papier dans le quotidien Le Monde dans lequel il affirme : «En octobre 1961, il y eut à Paris un massacre perpétré par des forces de police agissant sous les ordres de Maurice Papon». Ce qui lui vaudra un dépôt de plainte de Maurice Papon qui l’accuse de «diffamation envers un fonctionnaire public», lit-on sur Wikipedia. Durant le procès de Maurice Papon il défendra la même «vérité». Le livre de Fabrice Riceputi est également un récit des «luttes d'Einaudi contre un appareil d’État plus enclin à verrouiller ses archives et taire ses secrets qu'à faire émerger ce tragique épisode de l'histoire de France», note le site du parti de l’extrême gauche français.

Pour l’occasion, il est utile de rappeler que de nombreuses collectivités territoriales se joignent chaque année à ce travail de mémoire pour rappeler l’atrocité des agissements de l’Etat français de l’époque. Sur http://l-echo.info, on découvre un programme de commémoration établi par la mairie de Tulle dans le département de la Corèze, sous le titre : «Cette année encore, la Ville se souvient du massacre du 17 octobre 1961 à Paris.»

Au programme figure notamment «une exposition des photographies d’Elie Kagan provenant d’un fonds de la Bibliothèque Documentaire Internationale Contemporaine», selon ce site qui ajoute que «les 21 clichés du reporter engagé montre la violence de la répression policière». A cette occasion la mairie de tulle informe qu’un «collectif composé d’élus, de l’association Peuple et Culture, de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen s’est constitué avec la volonté de travailler autour de la reconnaissance du massacre.»

Cherbal E-M