Sous l'intitulé «Espana», un concert de musique dédié à l'Espagne dans sa diversité culturelle et musicale, a été animé lundi soir à Alger par l'Orchestre symphonique national (OSN) et la cantatrice espagnole Rocio Bazan, sous la direction du maestro Amine Kouider.
La salle Mustapha-Kateb du Théâtre nationale Mahieddine-Bachetarzi (TNA) où régnait une ambiance conviviale était pleine de spectateurs, tous venus prendre part au voyage à travers des sonorités aux parfums de l'Andalousie et des gammes musicales du terroir méditerranéen.
Cinq pièces savamment choisies étaient au programme du récital: «Andalousia» et « Arène» des compositeurs algériens contemporains Rachid Saouli et Hocine Bouifrou, «Espana» du compositeur français Emmanuel Chabrier (1841-1894), «Capriccio espagnol» du russe Nikolaï Rimsky Korsakov (1844-1908) et «L'amour sorcier» du compositeur espagnol Manuel De Falla (1876-1946).
Dès l'entame du concert, caractérisant le genre espagnol, la mesure à deux temps (2/4) et les descentes mélodiques dites «espagnoles» ont régné sur la partition, donnant de l'entrain aux 64 musiciens présents sur scène, avec cependant, l'absence remarquée --de l'avis de quelques spectateurs-- du «claquement des castagnettes» au pupitre des percussions.
Rocio Bazan, dans sa robe de gitane, éventail à la main, a fait une entrée remarquée interprétant des airs de flamenco avec une voix puissante et travaillée aux intonations de complainte. Malgré le manque d'espace sur scène, la jeune soprane, s'est laissée entraîner dans un élan chorégraphique à l'esthétique plaisante, laissant la fermeté du corps s'exprimer dans la grâce du mouvement et la beauté du geste.
Déjà lauréate du prix «Giraldillo Jovenes interpretes», une des plus hautes distinctions dans le monde du flamenco obtenue en 2002 à la biennale de «l'art flamenco» de Séville, la cantatrice s'est produite sur les plus prestigieuses scènes au monde.
Le public, savourant plus d'une heure durant chaque moment du récital, a longtemps applaudi Rocio Bazan et les musiciens qui ont brillé de maîtrise devant un style de musique aux grandes exigences techniques. Crée en 1992, l'Orchestre symphonique national a été lancé en 1997 sous la baguette du maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999.
Regroupant actuellement près de quatre-vingt musiciens, l'OSN est dirigé depuis 2001 par Abdelkader Bouazzara. Le concert «Espana» est organisé sous l'égide du ministère de la Culture en partenariat avec l'Institut Cervantès d'Alger.