L’azérole (zaâroura), un fruit des bois très apprécié à Guelma

Publié par DK News le 23-10-2015, 14h12 | 1490

Activité typiquement méditerranéenne, la vente d’azéroles (ou cenelles), localement appelées "zaâroura", un fruit plutôt vieux comme en témoigne une toile du célèbre peintre espagnol Goya (18ème siècle) "La acerolera" (La vendeuse de cenelles) est toujours en vogue à Guelma en cette période d’automne.

De très nombreux marchands de "zaâroura" occupent ces derniers jours les rues et artères commerçantes de cette ville où ce fruit de forêt demeure très apprécié par tous et particulièrement par les enfants.

La gare routière des Frères Mebarki, à la sortie nord de la ville, semble comme "encerclée" par ces vendeurs parmi lesquels l’on peut rencontrer des adolescents, des enfants et même des vieillards, trainant une caisse ou un simple récipient creux (seau ou gamelle) rempli de cenelles le plus souvent jaunes mais parfois de couleur rouge.

Cette présence plutôt ostensible est également visible avenue du Volontariat, au marché Hassan-Harcha ou encore à la cité Ain Defla, devant les établissements scolaires ainsi que dans d’autres villes comme Nechmaya, Héliopolis, Boumehra-Ahmed, Belkheir et Oued Zenati.

Cueillies en montagne et dans les bois, ces azéroles (appelées aussi pommettes dans le sud de la France où elles sont également abondantes) sont proposées dans de grands verres (30 à 50 cl environ) entre 30 à 50 dinars l’un, soit le double du prix pratiqué durant les années passées, assurent des clients.

Ce prix est "juste et correct au regard de l’éloignement des bois et des campagnes, des difficultés de récolte et du coût de transport", se défend Sebti S., un vendeur de 65 ans.

Ce sexagénaire confie également attendre "avec impatience" la période de cueillette qui s’étale de fin septembre au début novembre pour s’adonner à cette activité saisonnière qui lui permet de réaliser des revenus "assez conséquents" pour couvrir une partie des besoins de sa famille.

Selon Sebti, les meilleurs cenelliers (ou azéroliers) poussent sur les monts de Gouara où les peuplements forestiers sont très denses et peu fréquentés, ainsi que dans les bois proches des localités de Maouna, de Lekhzara, de Beni Marmi et de Mermoura.

Pour Kamel H., jeune lycéen et vendeur de cenelles à ses heures, cette activité automnale lui permet surtout de se payer de nouveaux habits "branchés".

Il avoue consacrer les deux jours du week-end à la cueillette de "zaâroura" en compagnie de jeunes de son âge.

Pour d’habitués consommateurs, à l’image de Fatima B., femme au foyer, ce fruit a une valeur nutritive très riche, "prouvée par les experts" et est en plus entièrement "bio".

De son côté, Mohamed Salah, fonctionnaire de son état, affirme raffoler de ces petites baies d’à peine 2 cm de diamètre qu’il faut, recommande-t-il, en expert, "savourer délicatement, une à une, pour en tirer toute la quintessence".

Le cenellier connu depuis bien longtemps dans la région et sur le pourtour méditerranéen est même un "arbre béni", soutient mordicus le vieux Tahar Ch, agriculteur de métier.

Poussant à l’état naturel, son fruit a toujours été appelé "fruit des pauvres" et les bergers errant dans les campagnes derrière leurs troupeaux en consommaient beaucoup, explique-t-il avant d’ajouter qu’à l’origine, les propriétaires terriens de Guelma plantaient jadis des azéroliers pour déterminer les limites de leurs propriétés.

(APS)