L'euro baisse face au dollar

Publié par DK News le 24-10-2015, 22h53 | 18

L'euro a perdu du terrain, vendredi, face au dollar influencé principalement par des propos tenus par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi au sujet de la révision de la politique mionétaire de cette institution financière.

L'euro valait 1,1048 dollar contre 1,1111 dollar jeudi soir, et 1,1339 dollar mercredi soir. La devise européenne baissait également face à la monnaie nippone, à 133,62 yens - tombant même vers 12H40 GMT à 133,38 yens, au plus bas en un mois- contre 134,10 yens jeudi soir.

Le dollar repartait à la hausse face à la devise japonaise, à 120,94 yens contre 120,69 yens la veille au soir. Le billet vert est monté vendredi vers 12H55 GMT à 121,55 yens, son plus haut niveau en un mois.

Vers 13H20 GMT, la livre britannique grimpait face à la monnaie unique européenne, à 71,94 pence pour un euro, atteignant même vers 12H40 GMT 71,68 pence, son niveau le plus fort en deux mois. La livre sterling repartait à la baisse face au dollar, à 1,5358 dollar pour une livre.

D'autre part, la devise suisse montait face à l'euro à 1,0782 franc suisse pour un euro.

L'annonce faite, jeudi, par M. Draghi, concernant le réexamen de la politique monétaire de la BCE lors de sa prochaine réunion du conseil des gouverneurs en décembre, a eu un impact immédiat sur la valeur de l'euro.

La BCE est ouverte à l'utilisation de «tous les instruments de politique monétaire» si elle juge nécessaire d'accentuer son intervention en faveur de l'économie et de l'inflation, a-t-il également déclaré, évoquant non seulement un éventuel élargissement de la politique actuelle d'achats d'actifs, mais aussi une potentielle nouvelle baisse de taux.

«Le président de la BCE Mario Draghi a été fidèle à sa réputation en faisant bouger les marchés sans la moindre action», commentait Simon Smith, analyste chez FxPro. «Son ouverture d'esprit vis-à-vis d'un nouvel assouplissement monétaire a été la principale raison de la dégringolade de l'euro loin du seuil de 1,15 dollar (atteint pour la dernière fois fin août, NDLR) qui avait précédemment inquiété la banque centrale», relevait M. Smith.

M. Draghi souhaite mettre en place des mesures d'assouplissement monétaire pour redynamiser l'activité économique européenne dont les indicateurs restent plutôt mornes. Des mesures qui auraient aussi pour effet de rendre l'euro moins rémunérateur et donc moins attractif pour les investisseurs.

La BCE soutient, actuellement, l'économie de la zone euro avec des taux d'intérêt très bas, des prêts aux banques et un vaste programme d'achats de dettes publiques et privées, au rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'au moins septembre 2016.

Toutefois, «avec les attentes grandissantes d'une annonce d'une extension des rachats d'actifs à l'issue de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne, une pression baissière accrue devrait s'exercer sur l'euro», prévenait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Vendredi, le dollar était particulièrement prisé par des investisseurs en quête de sécurité, la monnaie américaine étant considérée comme l'une des devises les plus sûres, alors que la banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé vendredi son taux directeur.

Pour Lukman Otunuga, cette action «alimente encore plus les inquiétudes déjà grandissantes sur la Chine dont l'économie, la deuxième au monde, décélère», ce qui risque de peser lourdement sur la reprise économique mondiale.

Les premiers effets de la baisse de l'euro ont été ressentis, vendredi, par les marchés européens des céréales. Les cours européens, en particulier ceux du blé, étaient orientés à la hausse vendredi en milieu de journée.

Sur Euronext vers 15H20 (13H20 GMT), la tonne de blé gagnait 1 euro sur l'échéance de décembre à 178,75 euros et 1,25 euro sur celle de mars à 184,75 euros.

Le repli de l'euro «redonne de la compétitivité aux origines européennes sur la scène internationale», affirme le cabinet Agritel dans une note diffusée au cours de la journée du vendredi.