Dérèglement climatique : Babès appelle à un «compromis historique» des sociétés civiles

Publié par DK News le 25-10-2015, 00h00 | 26

Le président du Conseil national économique et social, Mohamed-Seghir Babès, a appelé vendredi à Paris à un «compromis historique» des sociétés civiles autour de la question des changements climatiques, de leur impact sur le devenir de la planète et du développement durable.

Intervenant lors de la table-ronde sur «la bonne gouvernance de la mise en oeuvre de l'accord: l'importance de l'engagement de la société civile des Conseils économiques et sociaux, le président du CNES a tiré la sonnette d'alarme sur les dangers et menaces des dérèglements climatiques visant la pérennité de la planète et du genre humain.

«Il faut s'engager pour un compromis historique entre les sociétés civiles, les gouvernements, les experts, les universitaires et les ONG, parce que nous sommes tous interpellés en tant qu'humanité, genre et planète», a-t-il dit, recommandant que «c'est le moment de se regarder très froidement» pour organiser une mobilisation «très forte» afin de mettre en oeuvre toutes les capacités «de survivre».

 

La société civile : un acteur clé

La société civile organisée, a-t-il affirmé, doit agir «en sa qualité d'actant clé» pour «faire bouger les choses», en évaluant et suivre les politiques publiques, parce que, a-t-il poursuivi, «nous sommes dans un moment bascule».

Auparavant, au cours des débats, Babès a rappelé aux différents membres des panels de la rencontre que l'Union africaine a mis en place le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) qui permet le développement durable de l'Afrique et des programmes régionaux de coopération dans un contexte de bonne gouvernance économique et politique.

Le MAEP, a-t-il ajouté, est un programme accepté d'un commun accord et adopté volontairement par les Etats membres de l'Union africaine en vue de promouvoir et de renforcer des normes élevées de gouvernance.

Par ailleurs, il a appelé les sociétés civiles à s'élever contre le «bradage» des terres arables des pays africains, notamment dans la région sahélo-saharienne, une région, a-t-il relevé, qui est «loin d'atteindre» les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Cette région, rappelle-t-on, est connue pour une courte saison humide estivale et une très longue saison sèche hivernale.

D'autres intervenants dans ce brainstorming, notamment africains, ont pointé du doigt les multinationales qui «exploitent les richesses» de l'Afrique sans tenir compte de l'aspect environnemental, ni même ceux liés aux problèmes socio-économiques.

C'est dans ce contexte qu'ils ont préconisé la mobilisation des pays africains à ressources naturelles pour mieux négocier avec ces multinationales le développement de leur pays tout en tenant compte des aspects liés à l'environnement.

La réunion a regroupé, rappelle-t-on, les réseaux des CES mondiaux, d’Europe, d’Afrique, en association avec le Forum mondial de l’économie responsable de Lille, qui essaieront de répondre à la problématique «la Conférence du climat tiendra-t-elle ses promesses ?»

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, avait déclaré, lors de la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, tenue le 15 juillet dernier, que «plusieurs engagements concrets n’auraient pas été là sans l’engagement et l’implication de la société civile», ajoutant qu’elle joue un «rôle clé» dans «la mobilisation des ressources au niveau national et la pression sur les pays bailleurs de fonds pour qu’ils remplissent leurs engagements».