Droite et extrême droite en France : Frontières poreuses

Publié par Cherbal E-M le 28-10-2015, 14h00 | 43

La turbulente eurodéputée de la droite française Nadine Morano ne ravale toujours pas ses propos sur la prétendue «France de race blanche» ; face à Nicolas Sarkozy, son ancien mentor, présentement son chef au parti Les Républicains, qui lui a opposé un fin de recevoir à ce discours raciste elle fait de la résistance, maintient ses positions et se dit mal comprise, bien plus, victime d’un «chasse aux sorcières».

Son extrémisme et sa ténacité semblent en tout cas avoir fait beaucoup d’effet à une autre figure de ses terrains de l’extrême et des positions xénophobes ; Robert Menard, le maire de Béziers, dans le Languedoc Roussillon, saisit l’occasion de son passage, en fin de semaine pour un meeting électoral sur ses terres pour lui suggérer de la rencontrer et pourquoi pas, faire alliance dans le cadre d’une «grande alliance de la droite patriote».

Sans préjuger de sa réponse à une telle offre, il est aisé de comprendre que ce «soutien de fortune» lui apportera un peu de bémol après la salve de «corrections» reçues au sein de sa famille politique. «Tant que je serai président, personne ne portera le drapeau de notre famille en prétendant que la France est une race», a fait savoir Nicols Sarkozy, selon le site d’information français huffingtonpost.fr.

Nadien Morano ne se laisse pas démonter, malgré son exclusion des listes électorales Les Républicains pour les élections régionales de décembre prochain. Elle clame à qui veut l’entendre qu’elle ne se taira pas et qu’elle attend Sarkozy de pied ferme sur son territoire, le département de Meurthe-et-Moselle ; «Il doit venir en Lorraine et quand il viendra en Lorraine, j'irai dans la salle et je monterai sur la scène. A un moment, je vais dire : ça suffit le lynchage médiatique, le lynchage d'un membre de sa propre famille politique» a-t-elle promis, selon le site de la télévision française www.bfmtv.com

Tout cela la rend «sympathique» aux yeux de Menard qui se met de son côté estimant qu’elle est «victime d'une chasse aux sorcières qui est sidérante», souligne huffingtonpost.fr ajoutant que pour Menard, «se faire réprimander, menacer, sanctionner parce qu'on cite le général de Gaulle dans un parti qui s'en réclame, ça me fait rire ou pleurer. Au final, tout ça me la rend plus sympathique».

Les deux politiques sont liés par des positions et analyses qui chevauchent les frontières ténues de la droite et de l’extrême droite en France. C’est donc tout naturellement qu’il a été amené à lui dire, rapporte ce site «qu'il serait temps de regrouper tous les gens qui pensent comme nous que la France est grande et surpasser les postures qui interdisent de parler à tel ou tel»

Ce genre de prise de position est en droite ligne des convictions de Robert Menard qui s’est déjà essayé au jeu des statistiques ethniques dans les écoles de sa commune. Au printemps dernier, sur un plateau de la télévision il annonçait «qu’il y a 64,6%» d'élèves de confession musulmane», dans les écoles, relève le site huffingtonpost.fr, qui ajoute que Menard reconnu «s'être servi des prénoms pour établir des statistiques sur les confessions religieuses des élèves de sa commune.»

Cherbal E-M