Crash de l'avion russe : La Russie en deuil, ouveture d'une enquête pour déterminer les causes du drame

Publié par DK News le 01-11-2015, 17h37 | 41

Au lendemain du crash de l'avion russe dans le Sinaï en Egypte qui a fait 224 morts, la Russie a décrété une journée de deuil national hier et ouvert une enquête sur le tour-opérateur Metrojet, afin de déterminer les causes du crash de l'avion, qui transportaient des touristes.

Les investigations se poursuivaient dans le désert du Sinaï, où les secouristes égyptiens ont élargi le périmètre de leurs recherches pour retrouver les 61 corps manquants de l'avion charter russe qui s'était écrasé la veille.

Une enquête a aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs de France et d'Allemagne étaient attendus dimanche en Egypte, une procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus, les deux pays étant les principaux membres du consortium européen qui le construit.

En Russie, les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments officiels.
Une demande a été également adressée, à travers un décret présidentielle, aux chaînes de télévision pour annuler les programmes de divertissement.

Le ministre russe des Transports, Maxime Sokolov, et son collègue des Situations d'urgence, Vladimir Pouchkov, s'étaient déplacés au Caire, juste après le crash, accompagnés d'une équipe d'experts pour participer à l'enquête qui sera dirigée par les Egyptiens.

Accident ou attentat?
La procédure d'enquête s'intensifiait 24 heures après le crash, au moment où la branche égyptienne du groupe autoproclamé "Etat islamique (Daech/EI) a annoncé avoir "fait tomber" l'avion russe.
Même si les Russe rejettent cette hypothèse, "le mystère reste à élucider".Les Egyptiens "ne disposant d'aucune information qui confirmerait de telles insinuations", a soutenu M. Sokolov après la revendication de l'EI.

Le Premier ministre égyptien Chérif  Ismaïl a également privilégié l'hypothèse d'un accident, estimant qu'un avion à 30.000 pieds ne pouvait être atteint par une roquette ou un missile du type de ceux dont disposent les terroristes.

Les experts en aéronautique sont également sceptiques sur la revendication de l'EI, évoquant d'autres hypothèses telles que la défaillance technique ou une bombe embarquée à bord.Le gouvernement égyptien avait annoncé samedi que les boîtes noires avaient été retrouvées et qu'il se prononcerait sur les causes véritables du crash seulement à partir de leur analyse.

Selon des responsables de l'aviation civile égyptienne, le capitaine se plaignait alors d'une défaillance technique de son système de communication. Mais le ministre égyptien de l'Aviation civile, Hossam Kamal, a assuré que "les communications entre le pilote et la tour de contrôle étaient normales" jusqu'à ce que le contact soit perdu, le pilote ne demandant pas à changer de route.

Dans un communiqué, la compagnie Metrojet a affirmé que l'appareil en question avait subi un contrôle technique complet en 2014 et a défendu son pilote, qui comptait selon elle 12.000 heures de vol à son actif.

Le tourisme en prend un coup
Le tourisme, l'un des piliers de l'économie de l'Egypte, est déjà en berne depuis la révolte populaire de 2011 qui a mis fin au régime de l'ex- chef d'Etat, Hosni Moubarak, et les trois années de chaos.
En effet, plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Lufthansa et Emirates, ont annoncé qu'elles ne survoleraient plus le Sinaï "jusqu'à nouvel ordre", "par mesure de sécurité" et dans l'attente des résultats de l'enquête.

Parmi les 217 passagers, 214 étaient russes et trois ukrainiens.
L'équipage comptait sept membres. Moscou a parlé de passagers âgés de 10 mois à 77 ans.
Les stations balnéaires de la mer Rouge, en particulier Charm el-Cheikh, restent cependant une importante destination, fréquentées essentiellement par des Russes ou des touristes d'Europe de l'Est.