SILA 2015 : la défaillance de la distribution défavorise la lecture et favorise l'édition à l'étranger

Publié par DK News le 04-11-2015, 15h35 | 38

De nombreux écrivains algériens désireux d'élargir leur lectorat et d'évoluer dans un marché avantageux, se sont tournés au cours de ces deux dernières décennies vers les maisons d'édition étrangères, notamment orientales et françaises.

Parmi eux, de jeunes romanciers courtisent la gloire et tentent de s'aligner sur les pas d'auteurs illustres à l'instar de Ahlem Mostghanemi lancée par une maison d'édition à Beyrouth et considérée aujourd'hui comme l'une des plus grandes romancières arabes.

Wassiny Laâredj, auteur d'ouvrages édités à Beyrouth, Damas, Amman et Dubaï  et plusieurs fois primé, a déclaré que c'est grâce aux maisons d'édition étrangères que les jeunes écrivains algériens se font connaître à l'étranger, notamment en Orient et en France.

L'écrivain qui participe à la 20ème édition du salon international du livre d'Alger avec son nouveau roman "2084 .. Histoire du dernier arabe" recommande aux jeunes auteurs de s'ouvrir à d'autres horizons pour faire connaître leurs créations littéraires".

"La littérature algérienne a franchi les frontières, c'est dire tout l'intérêt suscité par nos écrivains", a-t-il soutenu.

Pour sa part, le romancier Amine Zaoui qui a édité ses ouvrages en Algérie, à Paris, à Beyrouth et dans d'autres capitales arabes où l'industrie du livre est prospère, estime que ces écrivains se sont tournés vers des éditeurs orientaux en raison des contraintes rencontrées par les maisons d'édition algériennes en matière de commercialisation et de distribution.

Ces dernières ont fini par conclure des partenariats avec des maisons d'édition orientales pour assurer la promotion de leurs publications, a-t-il expliqué.

L'auteur de "Qabla el hobi bi qalil" (Juste avant l'amour), présenté à cette 20e édition du salon du livre, estime également que l'écrivain algérien aspire à faire connaître son expérience à un plus large lectorat.

 

Les auteurs algériens contribuent à l'essor de l'industrie jordanienne du livre

La jeune poétesse Halima Guettai estime que "la défaillance de la distribution et le manque d'intérêt ont poussé les écrivains algériens à prospecter d'autres espaces", précisant que cette démarche légitime ne peut que servir la littérature algérienne puisqu'elle permet de les faire connaitre.

Selon les observateurs, la promotion du livre au Maghreb est timide en dépit des grandes capacités du marché dans ces pays qui comptent près de 100 millions d'habitants.

De nombreux éditeurs orientaux présents au SILA qui se poursuit jusqu'au 7 novembre au Palais des expositions, ont souligné que la "renommée de leurs maisons et la "publicité" dont jouissent leurs publications dans le monde arabe où l'édition et l'exportation ne sont pas limitées, poussent les écrivains algériens à les solliciter.

Un responsable de la maison d'édition libanaise "Nachiroune" (Editeurs) spécialisée dans l'édition romanesque - et qui n'est pas représentée en Algérie- a indiqué que "plus de 50 auteurs algériens ont signé des contrats avec cette dernière vu sa notoriété dans le monde arabe".

Le directeur de la maison d'édition jordanienne "EL Yazouri" spécialiste des ouvrages académiques vient conforter cet avis affirmant que "plus de 1000 écrivains algériens ont signé avec les différentes maisons d'édition jordaniennes en 2015". "Les écrivains algériens contribuent à l'essor de l'industrie jordanienne du livre", a-t-il souligné.

(APS)