Tanzanie: L'opposition zanzibarite décide de boycoter la cérémonie d'investiture du nouveau président

Publié par DK News le 05-11-2015, 16h04 | 22

Les dirigeants de l'opposition à Zanzibar ont annoncé mercredi avoir choisi la voie du boycott des festivités prévues pour la prestation de serment du nouveau président tanzanien John Magufuli, «en signe de protestation» contre l'annulation des récentes élections sur leur archipel semi-autonome.

Le nouveau Président devait officiellement être investi hier devant ses pairs africains, nombreux à se déplacer à Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, parmi lesquels le président en exercice de l'Union africaine, le Zimbabwéen Robert Mugabe.

Mais les chefs de l'opposition à Zanzibar ne vont pas être présents à la cérémonie, se disant «mécontents» que la prestation de serment ait lieu alors même que la crise née de l'annulation des élections sur l'archipel n'est pas encore réglée.

«Personne ne semble se soucier de ce qui nous préoccupe, à savoir l'annulation - que nous contestons - des élections», a déclaré Nassor Ahmed Mazrui, le secrétaire-général adjoint du principal parti d'opposition de l'archipel, le Front civique uni (CUF).

La Commission électorale de Zanzibar a décidé le 28 octobre d'invalider, en raison de fraudes, les élections qui s'étaient déroulées trois jours plus tôt sur l'archipel et d'y convoquer un nouveau scrutin.
Les quelque 500.000 électeurs avaient été appelés aux urnes pour élire le président de l'archipel et les parlementaires locaux, en même temps que le président et les députés tanzaniens.

La Tanzanie est née en 1964 de l'union du Tanganyika - continental - et de l'archipel de Zanzibar, qui bénéficie de son propre président et d'un gouvernement et Parlement local.Dès le lendemain des élections, M. Hamad s'était déclaré vainqueur de la présidentielle locale, avant toute annonce officielle de résultats.

Puis, en fin de semaine dernière, il avait menacé d'appeler à des manifestations lundi si le problème n'était pas résolu d'ici là. Il avait prévenu qu'il ne reconnaîtrait pas l'autorité de son rival, le président sortant de Zanzibar Ali Mohamed Shein, avec lequel il partage le pouvoir au sein d'un gouvernement de coalition.

Le gouvernement local a répliqué en annonçant dans un communiqué que M. Shein resterait en place jusqu'à de nouvelles élections.La crise à Zanzibar a provoqué l'inquiétude des chancelleries occidentales. Les Etats-Unis se sont dits «gravement préoccupés» et ont demandé que la Commission électorale «revienne» sur sa décision.