
Deux enfants réfugiés se sont noyés dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite du naufrage d'un canot près de l'île grecque de Kos, alors que des manifestations contre la politique européenne envers les réfugiés, se tenaient à Lesbos en marge d'une visite du Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et du président du Parlement européen, Martin Schulz.
Les deux enfants se sont noyés après le naufrage, dans la nuit, du canot, parti de Turquie, où ils avaient embarqué avec leurs familles, à 250 mètres des côtes nord de Kos, en Egée orientale, a indiqué la police portuaire. La dépouille de l'un d'entre eux a été retrouvée, tandis que le corps du second, un garçon de six ans, restait recherché.
Figurant parmi les 14 rescapés de ce naufrage, le père du garçon a affirmé aux sauveteurs avoir échoué à le sauver de la noyade et avoir alors abandonné sa dépouille pour aider d'autres passagers.
Plus au nord sur l'île de Lesbos, principale porte d'entrée des réfugiés, - principalement des Syriens - en Europe, des manifestants ont protesté dans la matinée contre la politique européenne envers les réfugiés, et appelé à un changement de cap pour garantir un accès sécurisé aux arrivants.
Alors que MM. Tsipras et Schulz arrivaient sur l'île, un premier groupe a investi la mairie, y accrochant une banderole proclamant «L'Egée est remplie de cadavres de migrants, Européens assassins des peuples», ont rapporté les médias grecs.
D'autres manifestants se sont rassemblés dans le camp d'enregistrement et de sélection (dit «hotspot») de Moria, pendant la courte visite qu'y ont effectué les deux responsables, selon les mêmes sources.
Ils brandissaient des panneaux exhortant «Ouvrez la barrière, plus d'autres noyades». Les appels se multiplient en Grèce et sur les médias sociaux pour l'ouverture d'un passage sécurisé pour les réfugiés à la frontière terrestre gréco-turque, où une barrière a été érigée en 2012.
Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU, 3.440 réfugiés se sont noyés ou ont été porté disparus cette année sur l'ensemble de la Méditerranée. Environ 90 d'entre eux sont morts la semaine dernière entre Turquie et Grèce.