Les accords d'Evian ne contiennent pas de clauses secrètes (Reda Malek)

Publié par DK News le 08-11-2015, 12h02 | 66

M. Reda Malek, membre et porte parole de la délégation algérienne aux négociations d'Evian, a souligné samedi à Alger, qu'"il n'existe pas de clauses secrètes" dans les accords d'Evian qui pourraient donner des privilèges à la France après l'indépendance de l'Algérie.

Lors d'une conférence-débat organisée par la Fondation Slimane Amirat portant notamment sur le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), M. Malek a récusé l'idée de l'existence de clauses "secrètes" dans les accords d'Evian, qui pourraient donner des privilèges à la France notamment en ce qui concerne les expériences nucléaires dans le Sahara.

Il a soutenu que "les accords d'Evian étaient clairs et le contenu a été rendu public et publié", précisant que les clauses accordaient trois ans de délai à la France coloniale pour transférer ses expériences ailleurs, à la demande du général De Gaulle.

Par ailleurs, M. Malek est revenu longuement durant son exposé sur le processus de création du GPRA en septembre 1958, qui, selon lui, "n'était pas une création artificielle, mais plutôt une entité enracinée dans le sol algérien et une récompense au peuple algérien qui a ressuscité l'Etat".

Le conférencier a cité les différentes étapes de cette création allant de la lettre de Hocine Ait Ahmed au Comité de coordination et d'exécution l'exhortant à la mise en place de cette entité, en passant par la conférence de Tanger, sa reconnaissance par les pays arabes, et aussi celle de la France coloniale qui a mis en branle sa machine répressive.

"L'année 1959 a été très difficile pour l'Algérie et la révolution.

La France avait mis en exécution des actions militaires d'envergure comme l'opération jumelles, émeraude, ou encore étincelle", a-t-il expliqué relevant que durant cette année il y a eu quatre "fois plus de morts que les trois années la précédant".

Reda Malek a noté que si l'on parle du GPRA c'est pour "dire qu'il y avait des principes fondateurs de la Révolution algérienne qui ont été efficaces et positifs ayant permis à l'Algérie d'avoir un Etat souverain et si on commence à jouer avec ces principes on aboutira à des situations dangereuses".

Interrogé par ailleurs sur les déclarations d'un président de parti français appelant à "revoir les accords d'Evian", M. Malek les a qualifiées d'"irresponsables" donnant l'impression que l'auteur "ne connaît pas l'histoire".

"Il est irresponsable de parler de l'Algérie en ces moments de cette façon", a-t-il soutenu.

Evoquant l'affaire de l'assassinat de Abane Ramdane, le porte parole de la délégation algérienne à Evian a estimé que "dans toutes les révolutions il existe des choses qui ne sont pas plaisantes", ajoutant qu'"on ne pouvait arrêter la révolution à cause de cela, il fallait continuer".

Louant les qualités intrinsèques de Abane Ramdane faites de "courage et de rigueur, il a rappelé qu'il a été avec Ben M'hidi l'organisateur du Congrès de la Soummam, "un coup de maître".

(APS)