L'Algérie a toujours appelé au développement des pays qui connaissent des flux migratoires intenses. Il s'agit d'un appel réitéré à l'occasion de la tenue du sommet Europe-Afrique sur la migration hier à la Valette (Chypre).
Il faut relever que l'instabilité dans les pays d'origine des migrants demeure la première cause de ce phénomène dont l'Europe subit les conséquences. Pour les pays dub Sud de l'Europe, il s'agit d'empêcher ces flux migratoires en exhortant les pays d'origine à mettre en place des mécanismes juridiques et coercitifs à l'encontre des migrants, ce qui est loin d'être la solution indiquée.
Pour l'Algérie, il s'agit plutôt de lancer des projets de développement socioéconomiques dans ces pays à même d'éviter le déplacement des populations, lesquelles fuient la misère et l'instabilité. Développement suppose aussi stabilité, d'où l'insistance de l'Algérie à conjuguer les efforts des différentes parties afin d'instaurer la paix et la stabilité dans les régions et les pays d'où partent les migrants.
En ce sens, depuis l'éclatement des conflits induits par ce qui est appelé «le printemps arabe», le flux migratoire a connu une augmentation alarmante. Des migrants clandestins affluent vers l'Europe à partir de la Libye et de la Tunisie. Les populations des pays du Sahel, ont profité de cette instabilité pour transiter par la Tunisie et la Libye et atteindre les rives du Sud de l'Europe. La situation au Moyen-Orient, notamment en Syrie, a amené aussi des centaines de milliers de Syriens à investir l'Europe, fuyant la guerre fratricide dans ce pays.
En d'autres termes, l'Algérie avait déjà identifié les causes de cette migration massive qui ne pouvait être jugulée que par l'instauration de la paix et de la sécurité dans les pays d'origine des populations déplacées.
L'Algérie a grandement réussi à contenir cette migration des pays du Sahel, en octroyant des aides pour le développement des régions du nord du Mali et du Niger. C'est dans cet esprit aussi que l'Algérie a lancé le projet de la route transsaharienne, sachant que les régions et villes situées sur le tracé de cette route connaitront un développement certain.
Il s'agit en somme de mesures à même de juguler les flux migratoires. A l'évidence, tout reste lié à l'instauration de paix et de la sécurité comme l'a fait l'Algérie pour le Mali en amenant les différentes parties en conflit dans ce pays à signer l'accord de paix et de réconciliation nationale. La paix et développement socioéconomiques des pays du Sud demeurent les seuls moyens pouvant arrêter ce flux migratoire dont l'Europe détient une grande partie de responsabilité.
Kamel Cherif