L'Algérie rappelle les bienfaits du co-développement

Publié par Boualem Branki le 13-11-2015, 17h10 | 36

L'Algérie reste absolument convaincue que le co-développement entre l'Afrique et l'Europe est une donnée essentielle autant pour faciliter les questions migratoires, que pour lutter contre le fléau de l'immigration clandestine.

Au sommet Afrique-UE de la valette, le Premier ministre Abdelmaklek Sellak qui a rencontré nombre de ses homologues dont la Chancelière allemande Angela Merkel, a clairement expliqué que le développement de l'Afrique, de ses peuples et de son économie, sont tributaire d'une vision rénovée en Europe.

Il s'agit surtout de voir les pays africains comme des partenaires, et non comme des zones productrices d'immigrants. Bien au contraire, M. Sellal a appelé ses homologues notamment européens pour examiner ensemble "une approche nouvelle" pour trouver une solution à la crise de la migration.

Il ira ainsi jusqu'à expliquer que l'Algérie espère bien que la crise migratoire actuelle fasse réagir l'Europe pour une approche nouvelle, allant dans le sens de la concertation et du dialogue pour trouver des solutions durables, humaines, consensuelles et au bénéfice des pays émetteurs en terme d'aide au développement.

Il dira à ce propos que ''nous formons le voeu que cette crise migratoire constitue le déclencheur pour une approche nouvelle dans les relations et la coopération entre les nations, basée sur une prise de conscience de notre destin commun et de notre responsabilité collégiale dans l'édification du futur de nos enfants". Un constat en réalité qui appelle d'autres, en particulier pour que les européens, pays de destination, prennent conscience que le phénomène de la migration a des racines profondément incrustées dans le sous-développement en Afrique, et que donner un élément de réponse à cette problématique équivaut à aller travailler dans le sens d'un co-développement, d'une aide au développement, et de la réalisation par les deux parties d'objectifs communs.

D'autant que la politique sécuritaire et restrictive pratiquée par l'Europe est contre-productive, en ce sens qu'elle met un frein et des barrières à la libre circulation des personnes et des biens, ce qui, fatalement, va accélerer les mouvements migratoires, et leur corollaire la migration clandestine, avec les déchirements et les drames humains aux frontières de l'Europe. C'est dans ce sens que l'Algérie, par la voie de son Premier ministre a plaidé pour ''la concertation et la coopération dans ces domaines, qui sont la meilleure voie pour nos deux continents".

Et il en est de même, précisera le Premeir ministre, pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles dans un contexte marqué par la montée de la xénophobie et du racisme. Une approche qui résume en faut la position de l'Afrique vis à vis de la question migratoire, une position d'ailleurs farouchement défendue par l'Algérie.

Et cette position aura été bien comprise par les européens, qui doivent dorénavant prendre une approche plus humaine et plus près des réalités sociales et économiques prévalant dans les pays émetteurs, principalement l'Afrique, de migrants. Car il s'agit principalement de mettre en place des mécanismes de prise en charge du développement en Afrique, et de donner une chance d'une vie meilleure aux africains. Ce sont là les messages de cette conférence UE-Afrique aux gouvernements de l'UE, et dont l'Algérie aura été le vecteur et le soutien.

Boualem Branki