Faute de coordination et d’une structure de prise en charge complète: Un donneur meurt sans que ses organes ne soient transplantés à ses deux fils

Publié par R.Rachedi le 12-03-2014, 19h23 | 45

Malgré le fait que l’opération soit très répandue voire même banale dans certains pays, la transplantation rénale reste un luxe en Algérie en raison du nombre très réduit de greffes effectuées (environ 1 200) depuis la toute première opération réalisée ici même à Alger en 1986.

Le fait que le nombre de transplantations soit tributaire du nombre de donneurs (principalement des personnes vivantes ayant des liens de parenté avec les receveurs) rend cette opération extrêmement sensible. Or, lorsqu’un donneur s’apprête à offrir ses deux reins afin de sauver la vie à deux personnes, l’opération devrait en principe être suivie de très près par les spécialistes. Mais l’incident qui s’est déroulé dernièrement dans l’un des hôpitaux de la capitale révèle une sérieuse défaillance en matière de prise en charge de ce genre d’opérations.

«Le donneur était atteint d’un cancer à un stade très avancé. Les receveurs n’étaient autres que ses propres fils âgés respectivement de 25 et 30 ans, tous deux atteints d’insuffisance rénale chronique. Le patient, interné à l’hôpital Mustapha, avait fait savoir à ses proches de son vivant de sa volonté d’offrir ses reins à ses enfants. Le prélèvement devait s’effectuer le «jour J» au CHU de Beni Messous.

Mais l’heure  venue, le patient décéda sans que l’on puisse lui prélever les reins car les chirurgiens censés le faire étaient absents au moment de l’opération» a indiqué en marge du Forum le Pr Benabadji. «Cet incident, qui fait très mal au cœur, a fait perdre une chance inestimable à deux malades qui devaient bénéficier d’un rein chacun qui leur aurait permis de vivre une vie normale» a ajouté le Pr Benabadji.

D’après l’intervenant, une structure comme l’Institut national du rein, permettrait d’éviter ce genre de drame à l’avenir car la prise en charge des donneurs et des receveurs y serait complète. « L’Institut du rein est un établissement complet. On peut y faire de la recherche, de la prévention, assurer un traitement de pointe ainsi que des interventions. Cependant pour que la structure soit bien exploitée, il faudra au moins 5 années de travail afin que la machine soit bien huilée» a-t-il conclu.