Piqûres de tiques : quand faut-il consulter ?

Publié par DK News le 13-03-2014, 15h24 | 262

Avec le retour des beaux jours, nous voulons profiter des promenades au grand air. Mais, dans certaines forêts, les tiques guettent et leur piqûre peut transmettre une bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Piqûre de tiques : une rougeur autour de la piqûre, il faut voir un médecin  Egalement connue sous le nom de borréliose (du nom de la bactérie Borrelia, qui en est à l’origine), la maladie de Lyme est transmise à l’homme par certaines espèces de tiques, celles du genre Ixodes. Si l’infection n’est pas détectée et traitée dans ses premiers stades, la bactérie passe dans le sang et se loge dans les articulations et les tissus nerveux, provoquant douleurs articulaires et névralgies.

L’encéphale et les méninges peuvent être touchés, avec pour conséquence maux de tête et troubles de la concentration. Une rougeur autour de la piqûre, il faut voir un médecin  D’une région à l’autre, l’incidence de la maladie varie fortement et est fonction de la répartition géographique des tiques Ixodes.

«Celles-ci affectionnent les forêts tempérées et humides comme celles des Vosges, de l’Alsace, de Franche-Comté ou du Limousin», explique le Pr Yves Hansmann. Et s’il n’existe pas de registre national répertoriant le nombre de cas annuels, le médecin estime entre 3 000 et 4 000 le nombre de personnes touchées chaque année rien qu’en Alsace, la région française la plus touchée par la maladie.

« Dans les deux départements alsaciens, on dénombre 200 cas pour 100 000 habitants», précise-t-il.  Détectée à temps, la maladie se soigne très bien. « Le premier stade se caractérise par l’apparition de ce qu’on appelle un érythème migrant, une rougeur de plus de deux à trois centimètres de diamètre qui pparaît autour de la zone piquée dans les jours qui suivent», explique Yves Hansmann. C’est à ce moment-là qu’il faut impérativement consulter.

Si le médecin confirme le diagnostic, il prescrira des antibiotiques, en comprimés pendant une quinzaine de jours. «Lorsqu’ils sont prescrits à ce stade, les antibiotiques ont une efficacité proche de 100 %. Ils permettent la disparition de l’érythème migrant et empêchent la bactérie de se propager», précise Yves Hansmann. En revanche, la prise d’antibiotiques de façon préventive est à proscrire, sauf dans certaines circonstances, chez les femmes enceintes ou les nourrissons par exemple. 

«Seule l’apparition d’un érythème migrant doit pousser le patient à consulter et le médecin à donner des antibiotiques», martèle Yves Hansmann. Même si celui-ci disparaît spontanément. En effet, cela ne veut pas pour autant dire que le danger est écarté. «Toute rougeur importante doit être prise en compte et le fait qu’elle disparaisse au bout de quelques jours fait partie de l’évolution normale de la maladie», ajoute notre spécialiste Piqûre de tiques: l’analyse de sang n’est pas toujours fiable.

 « Si une analyse de sang peut être demandée pour confirmer le diagnostic, celle-ci détecte non pas la présence de la bactérie mais celle d’anticorps sécrétés par l’organisme. Or, aux premiers jours de la maladie de Lyme, il est possible que le corps n’ait pas encore eu le temps d’en fabriquer», précise le médecin. Il faut donc se méfier des sérologies négatives (absence d’anticorps).  

Par contre, aux stades plus avancés, le diagnostic doit impérativement être confirmé par une sérologie. Si celle-ci est positive, le diagnostic est alors posé et l’antibiothérapie est toujours de mise. Elle doit alors se faire par injections, et non plus par comprimés, et présente malheureusement une moins bonne efficacité. Le traitement peut s’accompagner de médicaments antidouleur pour atténuer les symptômes.
Piqûres de tiques: comment limiter les risques…

•Pour éviter les piqûres dans les forêts susceptibles d’héberger ces bestioles, il est conseillé de porter des vêtements longs et fermés. 

•Utiliser des produits antimoustiques pour limiter les piqûres peut être utile, mais attention, certains sont à proscrire chez la femme enceinte et le nourrisson. Reste que l’efficacité de ces mesures préventives est loin d’être optimale. 

•De retour de promenade : il est important d’inspecter méticuleusement son corps (y compris les parties couvertes et en particulier au niveau des plis de la peau) afin d’y détecter l’éventuelle présence d’une tique. 
•Si vous trouvez une tique, munissez-vous d’un tire-tique (vendu en pharmacie) afin de la retirer en entier. 
•Désinfectez la plaie et appliquez, éventuellement, une pommade apaisante.

«Lorsque la tique est retirée dans les heures qui suivent la piqûre, le risque de transmission de la maladie de Lyme est quasi nul », précise le Pr Yves Hansmann. Néanmoins, pendant quelques jours, vérifiez qu’il n’apparaît pas de rougeur importante. Si c’est le cas, consultez un médecin sans attendre. Notez aussi que s’il existe un traitement efficace contre la maladie de Lyme, il n’y a pas de vaccin.
Les tiques peuvent aussi transmettre d’autres maladies.

• L’encéphalite à tiques, relativement peu fréquente en France, cette maladie – transmise par les tiques du genre Ixodes – l’est beaucoup plus dans le sud de l’Allemagne, en Autriche ou dans certains pays d’Europe de l’Est. Si vous envisagez de voyager dans ces pays et de passer beaucoup de temps en plein air, parlez-en à votre médecin. Si vous le souhaitez, il pourra vous prescrire un vaccin contre cette affection d’origine virale. 
La fièvre boutonneuse méditerranéenne
•Dans le sud de la France, il n’existe pas de tiques Ixodes, mais on trouve d’autres espèces pouvant transmettre cette maladie. En général bénigne, elle pourrait voir son incidence augmenter avec le réchauffement climatique. Ainsi, lors de la canicule de 2003, une équipe de médecins marseillais avait constaté une augmentation du nombre de cas, mais surtout de leur gravité.