Constantine - Capitale de la culture arabe 2015 : El khat el asfar ou la sempiternelle attente du voyage pour un avenir meilleur

Publié par DK News le 17-11-2015, 18h28 | 28

La générale de la pièce "El khat el asfar" (la ligne jaune), dernière production du théâtre régional de Sidi Bel-Abb7s, présentée lundi soir  à Constantine dans le cadre de "Constantine, capitale de la culture arabe", symbolise la sempiternelle attente du voyage pour un avenir meilleur.

Les neuf comédiens de cette pièce de 55 minutes mise en scène par Abdelkader Djeriou, écrite par H’mida Layachi sur une idée du metteur en scène égyptien Abdelfettah Intissar, attendent dans la salle d’embarquement d’un aéroport un avion qui n’arrive pas.

S’engage alors, entre ces personnes qui ne s’étaient jamais vus auparavant, une discussion autour des choses de la vie, des déboires, des espérances et des désillusions de chacun.
Le public a été tenu en haleine par les récits des personnages, des citoyens ordinaires interprétant des rôles inspirés de la vie quotidienne au sein des différentes franges de la société. 

Un fou, un saxophoniste, un marionnettiste, une fileuse de laine, gardienne du terroir, une future maman, un cavalier et un passionné de jeux vidéo et d’internet, attendent sans conviction le voyage promis vers une destination inconnue, mais faussé par le retard de leur moyen de locomotion, un avion en panne, symbole d’évasion de la réalité d’un monde non défini, qui pouvait être partout et nulle part, un monde devenu hostile, intolérable et difficile à accepter.

Ces personnages incarnent le quotidien de l’être humain en général, une personne simple, évoluant dans un décor nu et sans relief, si ce n’est ces formes imprécises d’autres voyageurs trompant leur impatience dans l’attente du "voyage".

"Cette rencontre fortuite entre un groupe de personnes issues de différents horizons était une occasion pour traiter de la nature et de la condition humaine dans toute sa dimension, de partager leurs émotions et d’évoquer leurs rêves, leurs craintes, leurs angoisses, leurs frustrations et leurs aspirations en un monde meilleur", a précisé à l’APS le metteur en scène de cette pièce montée en trois mois par le TR Sidi Bel-Abbès.