ONU-Birmanie: Les violations des droits de l'homme contre les musulmans peuvent constituer des "crimes contre l'humanité"

Publié par DK News le 13-03-2014, 18h01 | 17

L'envoyé spécial des Nations unies pour la Birmanie a affirmé mercredi que les violations des droits de l'homme visant la minorité musulmane des Rohingyas dans l'Etat de Rakhine pourrait constituer des "crimes contre l'humanité".

Il a réitéré son appel aux autorités birmanes à travailler avec le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour mener une "enquête crédible" sur ce qui s'est passé dans le village du Chee Yar Tan, où des dizaines de Rohingyas auraient été tués en janvier lors d'attaques menées par des Rakhines. 

"Une étape essentielle sera de sécuriser les cessez-le-feu et accords politiques avec les groupes de minorités ethniques, afin que la Birmanie puisse enfin devenir une société pacifique multiethnique et multi religieuse", a-t-il soutenu, demandant à Rangoun de fixer "un calendrier précis pour avancer rapidement vers des pourparlers politiques". 

Il a en outre recommandé aux autorités de lutter contre "l'impunité", en particulier contre les cas de torture dans les centres de détention, et de mettre un terme aux "discriminations systématiques" commises à l'encontre de certaines populations dans l'Etat régional de Rakhine, en estimant que la transition démocratique dans ce pays demeure "fragile".

Plusieurs vagues de violences entre membres des communautés musulmanes et bouddhiste dans l'Etat Rakhine ont fait depuis 2012 au moins 250 morts et entraîné le déplacement d'environ 140.000 personnes, principalement des Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète. Des attaques meurtrières contre des musulmans ont eu lieu également dans d'autres parties du pays, jetant une ombre sur les réformes entreprises par le gouvernement qui a succédé à lex-junte en 2011.