A la veille du référendum en Crimée: L'Ukraine et les Occidentaux appellent la Russie au dialogue

Publié par DK News le 13-03-2014, 18h08 | 28

A trois jours d'un référendum sur le rattachement de la Crimée à Moscou, la tension monte d'un cran en Ukraine, où le Parlement a annoncé la création, hier, d'une Garde nationale pour aider l'armée à contrer toute intrusion dans l'est du pays, au moment où des appels au dialogue sont lancés en direction de la Russie.

Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, qui a été reçu mercredi à la Maison-Blanche par le président américain Barack Obama, a exhorté le président russe Vladimir Poutine au dialogue alors que Moscou rejette la légitimité du gouvernement de Kiev.

L'Ukraine «fait partie du monde occidental, et le restera», a-t-il indiqué, assurant que son pays resterait un «bon ami et partenaire de la Russie» même s'il établissait des liens plus forts avec l'Europe occidentale. L'Ukraine avait déjà exprimé mercredi sa disposition à «régler pacifiquement la crise avec la Russie», dans un communiqué de l'ambassade ukrainienne à Alger. 

Kiev voudrait «régler pacifiquement la crise avec la Russie, en utilisant tous les moyens diplomatiques et les possibilités des Etats garants, conformément à leurs engagements dans le cadre de l'adhésion de l'Ukraine au Traité de non-prolifération des armes nucléaires et du Mémorandum de Budapest signé en 1994», a indiqué le communiqué.

Le parlement d'Ukraine annonce la création d'une Garde nationale

Le Parlement ukrainien a annoncé hier la création d'une Garde nationale qui pourrait compter jusqu'à 60000 hommes, qui a été approuvée par 262 des députés au Parlement, alors que le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a déclaré qu'il voulait avant tout «empêcher une éventuelle intrusion par la frontière Est, région où vivent aussi de nombreux Ukrainiens d'origine russe».

Les autorités ukrainiennes ont indiqué que ce corps, dépendant du ministère de l'Intérieur, serait composé en priorité de volontaires venant des «groupes d'autodéfense» qui se sont formés sur le Maïdan, haut lieu de l'opposition à l'ancien président Viktor Ianoukovitch. La création de cette Garde nationale viendrait prêter main forte à l'armée ukrainienne et ses 130 000 hommes, dont une moitié de conscrits.

Incompréhension et absence de consensus entre Russes et Occidentaux

Entre Russes et Occidentaux, l'incompréhension reste totale, malgré plusieurs échanges ces dix derniers jours entre les chefs des diplomaties américaine,  John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov. Les deux hommes vont se rencontrer une nouvelle fois vaujourd’hui à Londres.

Les Occidentaux jettent leurs dernières forces pour tenter d'infléchir la position de Moscou, qui refuse de retirer les milliers d'hommes déployés dans la péninsule ukrainienne de Crimée depuis fin février dernier. Le président russe, Vladimir Poutine affirme «agir dans l'intérêt des russophones d'Ukraine». 
Les Européens accélèrent le rapprochement avec l'Ukraine. Le volet politique de l'accord d'association avec l'Union européenne pourrait être signé au cours du prochain sommet de l'UE, prévu à Bruxelles les 20 et 21 mars.

Barack Obama a affiché mercredi son soutien à l'Ukraine en recevant son Premier ministre Arseni Iatseniouk à la Maison-Blanche et en mettant une nouvelle fois en garde Vladimir Poutine. «Nous continuerons à dire au gouvernement russe que s'il poursuit sur le chemin actuel (...) nous serons obligés d'imposer un coût aux violations du droit international par la Russie en Ukraine», a menacé M. Obama.

La Crimée, devant un «choix historique» le 16 mars

Le Parlement local de Crimée a demandé récemment au président russe Vladimir Poutine le rattachement de la péninsule à la Russie et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider. Le Kremlin a aussitôt confirmé que le président russe avait été informé de cette demande. «Les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Fédération de Russie ou une autonomie nettement renforcée», a précisé le député Grigori Ioffe.

Le Parlement russe a indiqué qu'il respectera le «choix historique» de la Crimée. Mardi, les autorités de Crimée ont fait un pas de plus vers le rattachement à la Russie en adoptant une déclaration d'indépendance, avant le référendum prévu dimanche sur le rattachement de la péninsule à la Russie. La Russie a immédiatement soutenu cette déclaration d'indépendance, la qualifiant d'«absolument légale». 

La Crimée, république autonome, qui a d'abord appartenu, au sein de l'URSS, à la Russie, avait été rattachée à l'Ukraine en 1954, Kiev lui avait accordé en 1992 le statut de République autonome.