Pour permettre à la France de concentrer ses efforts sur Daesh : L’Espagne se propose d’assurer la relève des troupes françaises en Afrique

Publié par Hamid A le 22-11-2015, 17h54 | 40

Au cours d’une émission télévisée, le Ministre des Affaires étrangères, M.José Manuel García-Margallo a déclaré, hier, que son pays était disposé à relever les troupes françaises déployées au Mali et en République centrafricaine.

L’objectif du président Mariano Rajoy est de permettre à la France d’utiliser ses effectifs militaires à l’étranger et, surtout son matériel de guerre, pour mieux assurer sa sécurité intérieure et concentrer ses efforts sur la lutte contre Daesh en Syrie La France a envoyé, depuis 2013, environ 3500 soldats au Mali et en RCA, dans le cadre de la mission des Nations-Unies contre Aqmi au sahel et de celle de l’Union Européenne chargée de rétablir l’ordre a en RCA.

L’Espagne participe, elle aussi, à ces deux missions, avec 350 officiers qui sont chargés à Bamako de former l’armée malienne à la lutte antiterroriste, ainsi que pour le maintien de l’ordre à Bangui.

Le président Mariano Rajoy n’aura pas besoin de du feu vert du Congrès des Députés pour augmenter le nombre des soldats espagnols dans ces deux pays. Ce sera même une simple formalité, dans la mesure où les Cortés (les deux chambres) ont déjà autorisé la participation espagnole à ces deux missions militaires en Afrique.

La France qui vient d’activer l’article 42.7 du Traité européen pourrait donner une suite favorable à la demande espagnole. Cet article stipule que tout Etat membre de l’Union Européenne peut, en cas d’agression extérieure, demander assistance militaire à ses pairs de l’UE.

Le chef de la diplomatie espagnole a déclaré que son gouvernement est en attente d’une réponse de la France pour s’engager pleinement à ses côtes dans le combat contre l’Etat Islamique. La réponse de la France ne saurait donc tarder, surtout, maintenant que le Conseil de Sécurité vient de voter, à l’unanimité de ses membres, une résolution autorisant l’usage de tous les moyens pour éradiquer Daesh.

«Nous attendons que l’on dise ce que nous devons faire pour être en première ligne contre le djihadisme », a dit le Ministre espagnol des Affaires étrangères qui n’a pas manqué de relever « le grand désordre qui règne au sein de la coalition internationale » contre Daesh. Il s’agit là d’une nette allusion à l’absence de coordination constatée jusque-là au sein des alliés qui sont impliqués dans les bombardements des positions de l’Etat Islamique en Irak.

« Il faut qu’il y ait une coordination sans faille face à l’ennemi commun» estime M.García-Margallo dont le pays a été l’un des premiers de l’Alliance Atlantique à plaider pour une action conjointe avec la Russie dans le combat contre Daesh.

Selon Madrid, la question du maintien ou non régime du président Bachar al Assad au pouvoir doit être différée pour le moment».

L’Espagne ne participe pas aux bombardements de Daesh en Irak où elle a déployé uniquement des instructeurs militaires pour encadrer l’armée irakienne, et envoyé du matériel de protection (lots de gilets par balles, casques etc..) aux peshmerga, la milice kurde.

A la différence des principales puissances militaires, en optant pour la relève du contingent français en Afrique elle n’envisage pas non plus l’envoi de troupes sur le terrain contre les groupes de l’Etat Islamique.

Sa contribution à l’effort de guerre aux côtés de la France se limitera, comme en Irak, à un rôle d’appui, comme elle l’a fait durant la guerre de Libye, en 2011. L’Espagne pourrait assurer le ravitaillement en vol des avions des autres pays qui sont engagés dans les bombardements, des actions qui lui éviteront des pertes en vies humaines que craignent d’ailleurs tous gouvernements occidentaux qui, au fond, ne se sentent pas, d’ailleurs, tous directement menacés au même degré par le djihadisme.

Hamid A