En dépit de la crise économique, l’Algérie tient bon

Publié par Boualem Branki le 22-11-2015, 18h09 | 74

C’est pratiquement un projet de loi de finances 2016 de combat que le gouvernement de M. Abdelmalek Sellal a présenté hier devant les parlementaires. Objectif : expliquer les nombreuses mesures fiscales et parafiscales devant donner du tonus à la croissance économique et, surtout, préserver les grands équilibres budgétaires de l’Algérie, à un moment de baisse de moitié de ses recettes pétrolières.

Et, de fait, le ministre des finances Abderrahmane Benkhalfa a expliqué aux membres de l’Assemble populaire nationale les grands objectifs de cette loi de finances, mais également les attentes du gouvernement sur la position des parlementaires vis à vis de certaines de ses dispositions, dont la hausse des carburants et l’électricité et le gaz.

Des dispositions qui font grincer des dents les consommateurs, même si tout le monde a pris conscience de la phase difficile actuelle que traverse le pays. Le gouvernement, qui a assuré que le soutien de l’état des produits administrés ne sera pas abandonné, a également affirmé que les investissements publics sont maintenus.

Car en dépit d'une conjoncture économique délicate, le gouvernement est mesure d'"affronter" cette conjoncture sans être soumis à la contrainte de l'endettement et en disposant d'une marge de manœuvre financière, rassure par ailleurs le Premier ministre. Il a ainsi souligné et réaffirmé à ceux qui ont adopté une attitude de sinistrose, que l’économie algérienne "tient bon" malgré la chute de ses revenus pétroliers. La situation est "dure", reconnaît-il, et nécessite un déploiement du modèle de croissance avec une vision à long terme.

Sans se voiler la face, il avertit les Algériens que ‘’notre pays a vu ses recettes extérieures réduites presque de moitié en quelque mois. C'est dire la brutalité du choc qu’a subie l’économie algérienne en pleine reconstruction’’. Mais, ‘’malgré cela on tient bon", rassure M. Sellal, même s’il estime la situation économique du pays est "dure" et que "les contraintes sont réelles avec des perspectives d’évolution incertaines", en relevant, cependant, que l’Algérie encaisse ce choc pétrolier mieux que beaucoup de pays.

En fait, le projet de loi de finances intègre pleinement cette donnée capitale de la baisse des recettes pétrolières, et propose un modèle de reprise de la croissance qui ne se base pas sur les exportations d’hydrocarbures, mais sur un redéploiement de l’économie nationale basée sur la diversification des recettes d’exportations.

Boualem Branki