Efforts onusiens pour la relance du processus de règlement au Sahara Occidental et soutien indéfectible de l'Algérie

Publié par DK News le 23-11-2015, 23h35 | 20

L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, a entamé lundi une visite dans la région dans une tentative de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario.

Lors de la première étape de son périple en Algérie, pays observateur au même titre que la Mauritanie, l'émissaire onusien a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika ainsi que par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra et le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.

Le déplacement de M. Ross intervient dans le sillage de la poursuite des efforts onusiens pour le règlement du conflit sahraoui en relançant les négociations entre les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario).

Au terme de cette visite, le responsable onusien présentera un rapport au Conseil de sécurité dans l'attente d'une visite probable du secrétaire général de l'ONU, dans la région, pour obtenir un véritable engagement de la part du Maroc et du Front Polisario à entamer les négociations sans conditions préalables.

Actuellement, le processus de règlement onusien se trouve dans l'impasse. Les dernières pourparlers en date, entre le Maroc et le Front Polisario, remontent à mars 2012 à Manhasset (Etats-Unis).

Cette situation a plongé le peuple sahraoui dans «le désespoir», avait écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au SG de l'ONU, Ban Ki-moon, précisant que «ce conflit ne doit pas perdurer».

Le président sahraoui avait également appelé l'ONU à faire pression sur le Maroc pour le ramener à nouveau à la table des négociations sur l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux recommandations du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale.

«Le conflit doit connaitre un tournant décisif avant la fin 2015», avait insisté M. Ban Ki Moon dans son rapport d'avril 2014.

 

Soutien indéfectible de l'Algérie au droit des Sahraouis à l'autodétermination

Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz s'est félicité dimanche à Alger du soutien indéfectible et inconditionnel de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination tel que stipulé par le droit international et dans le cadre des démarches onusiennes en faveur d'un règlement juste, au conflit du Sahara occidental devant déboucher sur un référendum d'autodétermination.

Au sortir d'une audience que le président de la République Abdelaziz Bouteflika lui a accordée à la veille de la visite de M. Ross dans la région, le président sahraoui a indiqué que le président Bouteflika, lui a réitéré le soutien «indéfectible et inconditionnel de l'Algérie en faveur de la cause sahraouie juste», conformément aux résolutions de l'ONU et au droit international. M. Abdelaziz a indiqué à cet égard que le président Bouteflika a réaffirmé  «la détermination de l'Algérie à poursuivre le renforcement des relations avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que pays frère et voisin».

«Le président Bouteflika a été le premier chef d'Etat arabe et algérien à sa rendre dans les camps de réfugiés sahraouis pour leur réaffirmer le soutien de l'Algérie», a encore rappelé le président sahraoui.

La position de l'Algérie s'adosse à la résolution 1514 qui consacre le droit des peuples à l'autodétermination. Elle procède également d'une ferme conviction quant au refus de tout changement de frontières par la force.

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, avait souligné à ce sujet que la position de l'Algérie n'a pas changé depuis que la question du Sahara  occidental a été inscrite, en 1963, sur la liste onusienne des territoires non autonomes», ajoutant que  «l'Algérie demeurera fidèle à ses principes» qu'elle puise dans sa lutte contre le colonisateur français.

 

Le déplacement de M. Ross vu d'un mauvais oeil à Rabat

Le déplacement de M. Ross n'a pas été bien apprécié du côté marocain, les autorités d'occupation ont d'emblé exprimé leur refus d'une visite de l'émissaire onusien dans les territoires sahraouis occupés.

Une attitude à laquelle l'Onu réagira clairement par la voix de son porte-parole, Martin Nesirky, lequel a affirmé que M. Ross était «en droit de se rendre dans les territoires sahraouis à tout moment, dans la mesure où il agit dans le cadre des décisions et recommandations du conseil de sécurité».

Parallèlement aux démarches internationales pour trouver une solution pacifique à ce conflit, les autorités d'occupation marocaine poursuivent leur politique répressive basée sur l'embargo sécuritaire et médiatique imposé aux territoires sahraouis occupés.

Jeudi, les autorités d'occupation marocaine ont interdit à l'ancien détenu politique, Ahmed Hamad de quitter la ville d'Al Ayoune occupée, dans le cadre de la politique de restriction de la liberté des activistes sahraouis et étrangers dans les territoires occupés.

Les autorités marocaines et dans une tentative de masquer leur violations des droits de l'homme, pourtant bien établies par des rapports internationaux, ne manquent pas d'imagination pour expulser journalistes et défenseurs des droits de l'Homme des territoires sahraouis occupés et du Maroc.

Lundi dernier le journaliste néerlandais, Nik Goverde était expulsé au prétexte qu'il ne détenait pas de carte de presse. Une activiste française a eu droit au même sort en raison de son soutien à l'indépendance du peuple sahraoui.

En juin dernier, le ministère de l'Intérieur marocain avait expulsé deux activistes d'Amnesty international suite à la publication d'un rapport sur les droits de l'Homme réclamant au Maroc de consentir davantage d'efforts pour mettre un terme à la torture qui persiste au sein du pays.


Nouvelle tournée de Ross dans la région : Une réaffirmation de l'engagement de l'ONU

La nouvelle tournée de l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, est «une réaffirmation de l'engagement des Nations unies» à parvenir à une solution pacifique qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions internationales sur le processus de décolonisation, a affirmé lundi à Bruxelles le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati.

«Cette nouvelle tournée de Ross dans la région constitue une réaffirmation de l'engagement des Nations unies à régler la question du Sahara occidental qui ne pourrait être résolue qu'en garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination», a-t-il déclaré à l'APS. «Les Nations unies sont investies de la mission de parvenir à une solution politique mutuellement satisfaisante qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara et avec cette tournée, l'ONU réaffirme avec force sa responsabilité dans le règlement du conflit», a-t-il ajouté. M. Sidati a rappelé que la question du Sahara occidental relevait du processus de décolonisation, qui n'a toujours pas été réglée, puisque le Sahara Occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes. La reconduction de Ross à la tête de la mission de l'ONU pour le Sahara occidental constitue «un camouflet» pour le Maroc, a-t-il estimé, dénonçant les tentatives marocaines de «maintenir l'ONU à l'écart du conflit», de «discréditer son envoyée spécial, Christopher Ross» et de «tenter de lui imposer des restrictions en encadrant sa mission». Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe a appelé la communauté internationale et particulièrement l'ONU à «plus de fermeté à l'endroit du Maroc» pour faciliter le début de véritables négociations dans les prochains mois afin de parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental qui constitue «une menace pour la région». Il a exhorté, à ce titre, l'ONU et particulièrement son Conseil de sécurité à «assumer ses responsabilités en exerçant davantage de pression sur le Maroc pour mettre fin à ses tergiversations et à son refus de se conformer aux résolutions de l'ONU». Mettant en garde contre les graves répercussions du conflit du Sahara Occidental sur la stabilité de la région , Mohamed Sidati a appelé, également, l'ONU à assumer ses missions de manière à «mettre la région à l'abri des dangers qui menacent la paix et la stabilité». «Parvenir à une solution juste au conflit du Sahara occidental et garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, contribuera à l'instauration de la stabilité dans la région, notamment en cette période d'instabilité qui marque la région», a-t-il soutenu. L'envoyé personnel du secrétaire générale de l'ONU pour le Sahara occidental a entamé  lundi une nouvelle tournée dans la région pour tenter de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario. L'émissaire de l'ONU, a été reçu dans la journée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'audience s'est déroulée en présence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. M. Ross rencontrera également les responsables marocains, du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il  est attendu également en Europe dans le prochains jours, selon une source diplomatique sahraouie à Alger, en vue de coordonner le programme de coopération entre les deux parties en conflit au Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité appelant à l'ouverture de négociations «sérieuses et responsables», pour un règlement «juste et définitif» du conflit sur la base de l'exercice par les Sahraouis de leur droit à l'autodétermination. L'ONU est impliquée dans des efforts de médiation concernant le conflit sur le Sahara occidental depuis 1976, lorsque des combats ont opposés le Maroc au Front Polisario qui revendique l'indépendance du territoire depuis la fin de l'administration coloniale espagnole.


Plus de 4 millions de dollars d'aide américaine en faveur des Sahraouis suite aux intempéries dans les camps de réfugiés

Les Etats-Unis ont annoncé une contribution de plus de quatre (4) millions de dollars pour soutenir les efforts d'aide humanitaire suite aux inondations dans les camps de réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf, «au cours des trois mois à venir». Cette aide supplémentaire, qui sera programmée par l'intermédiaire du bureau du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l'Enfance (Unicef), vient s'ajouter aux 8,4 millions de dollars débloqués par les Etats-Unis en 2015 au profit des réfugiés sahraouis, a indiqué l'ambassade des Etats-Unis à Alger dans un communiqué reçu lundi à l'APS.

Elle comprend «près de 2,5 millions de dollars pour le HCR, 1,5 million pour le PAM, et plus de 400.000 dollars pour l'Unicef, dans le cadre des opérations en faveur des réfugiés sahraouis du bureau du département d'Etat pour la population, les réfugiés et la migration», précise le texte. Du 17 au 22 octobre, des pluies violentes et d'une exceptionnelle intensité s'étaient abattues sur la région de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, entraînant d'importants dommages aux camps sahraouis et plaçant les réfugiés dans une situation de fragilité extrême. Près de 11.500 ménages sahraouis ont été affectés, selon des chiffres officiels.

La contribution des Etats-Unis aidera ainsi «à fournir des tentes d'urgence et à soutenir la réhabilitation et la reconstruction des maisons endommagées».

Elle permettra également de «remplacer les 85.000 rations alimentaires détruites dans les inondations, en plus des produits essentiels de secours de base, de l'eau potable, des produits d'assainissement et d'hygiène», a détaillé l'Ambassade. Il est également prévu «d'installer des unités de santé temporaires sous des tentes, de réhabiliter les installations endommagées, et de rétablir l'électricité dans la chambre froide de l'hôpital», a-t-elle ajouté.

Le communiqué explique également qu'«en raison des dommages causés aux écoles sahraouis, cette aide contribuera à mettre en place des espaces temporaires d'apprentissage et à réhabiliter les écoles endommagées, en plus de la reconstruction du centre pour les enfants à mobilité réduite». Les réfugiés sahraouis dépendent totalement de l'aide humanitaire internationale depuis plus de 40 ans, en raison de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc.

«Les Etats-Unis soutiennent fermement les efforts de l'ONU et d'autres ONG présentes dans les camps pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés sahraouis», conclut le texte.